Première manche du match France-Allemagne version club en apothéose du « Final 8 » : le PSG a l’occasion de se qualifier pour la première finale de Ligue des champions de son histoire, mardi (21h à Lisbonne) contre Leipzig, l’invité surprise qui bouscule aussi l’aristocratie du football continental.
Pour la première fois depuis 2005, ni Lionel Messi ni Cristiano Ronaldo, vainqueurs de neuf des quinze dernières éditions avec leurs clubs respectifs, ne sont présents dans le dernier carré de la C1. Et en l’absence du Real Madrid, de l’AC Milan, de Liverpool ou de Barcelone, seul le Bayern Munich, qui jouera mercredi contre Lyon, fait figure de résistant face à l’émergence de nouvelles puissances incarnées par le PSG de Neymar et Leipzig version Red Bull.
Si le club parisien vient de fêter son cinquantenaire, et a déjà atteint ce stade de la compétition en 1995, c’est depuis l’arrivée des propriétaires qataris en 2011 qu’il est redevenu un prétendant régulier au sacre européen. Une période qui correspond à la fondation de Leipzig… en 2009. En l’espace d’une décennie, le club allemand est passé de la cinquième division à l’élite continentale grâce à l’appui de la multinationale Red Bull et d’une politique sportive centrée sur la détection de jeunes talents.
Soif de reconnaissance à Leipzig
Sans pour autant avoir conquis les foules en Allemagne, où son exploit contre l’Atlético Madrid (2-1) jeudi dernier ne suscite pas le même enthousiasme que le début d’épopée de son adversaire en France. Preuve de sa soif de reconnaissance auprès du grand public, Leipzig s’est offert des milliers d’encarts publicitaires avant le début du « Final 8 » dans les rues de la ville portugaise pour faire connaître son équipe… avec l’ancien Parisien Christopher Nkunku (22 ans) en tête d’affiche !
A contrario, des « malls » de Doha s’affichant aux couleurs parisiennes aux terrasses de la capitale française, les millions de supporters du PSG à travers le monde sont prêts à faire la fête malgré les restrictions liées à la crise sanitaire. Au-delà d’un simple duel entre deux ambitions majuscules, PSG-Leipzig sera aussi marqué par plusieurs retrouvailles entre ex-coéquipiers et anciens mentors. Outre Nkunku, son entraîneur Julian Nagelsmann (33 ans) aura à cœur de prouver qu’il peut dépasser son ancien maître Thomas Tuchel (46 ans). L’homme qui l’a poussé à devenir coach à l’âge de 20 ans ! « Que Julian et moi jouions l’un contre l’autre en demi-finale de Ligue des champions, c’est incroyable », a admis lundi Tuchel devant la presse. Face au jeune technicien, apôtre d’un jeu décomplexé, le statut de « favori » sera volontiers laissé aux hommes de Tuchel.
La magie Di Maria nécessaire
Leipzig n’a « pas la pression de gagner ou d’atteindre la finale. Cela peut être plus dangereux pour nous, car sans cette pression, tu joues plus libre. Il faudra être très attentifs », a prévenu le Parisien Ander Herrera. Mais avec les retours de Kylian Mbappé, enfin au top de sa forme et prêt « à débuter » la partie, et Angel Di Maria, suspendu contre Bergame, Tuchel dispose enfin de son arsenal offensif au grand complet pour concocter la formule de son choix autour du maître à jouer Neymar. Même Marco Verratti, longtemps blessé, a effectué son retour à l’entraînement et postule à une place sur le banc.
« Vous ne pouvez pas prévoir tout ce que Neymar et Mbappé vont faire, c’est pour ça que ce sont des stars, a souligné Julian Nagelsmann. Ce sera difficile, mais nous devons les faire travailler et les mettre sous pression. » Si les deux stars parisiennes ont déjà prouvé leur extrême importance, à l’image de leurs deux passes décisives dans le temps additionnel contre l’Atalanta (2-1),
Di Maria a une nouvelle occasion de briller à l’Estadio da Luz, le lieu de ses plus beaux succès. A Benfica, l’Argentin (32 ans) a émerveillé les supporters lisboètes pendant trois saisons (2007-2010) dans l’enceinte qui accueillera la demi-finale. C’est sur ce même terrain qu’il a décroché sa seule Ligue des champions avec le Real Madrid en 2014. La magie de Di Maria sera nécessaire pour faire oublier le forfait du gardien Keylor Navas, tant le PSG comptait sur l’expérience du triple vainqueur de la Ligue des champions (2016, 2017, 2018) pour décrocher la première qualification en finale de son histoire.
LQ/AFP