Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Quatrième des Europe de cross à Lisbonne en décembre, le Suisse (24 ans) devrait pouvoir récupérer avant la fin de l’année sa première médaille internationale. Enfin !
Ce n’est a priori plus qu’une question de temps et de procédure. Le champion d’Europe de cross, le Suédois d’origine érythréenne Robel Fsiha*, devrait être disqualifié incessamment sous peu à la suite d’un contrôle positif à la testostérone subi en novembre.
Du coup, le Suisse Julien Wanders, recordman d’Europe du 10 km (27’13″) et du semi-marathon (59’13″), qui avait fini au pied du podium (4e) ce jour-là dans les labours de Lisbonne, devrait récupérer la médaille de bronze.
«La procédure suit toujours son cours, nous explique sous couvert d’anonymat, un salarié d’European Athletics (EAA). Dans ce genre de cas, il y a souvent des recours… Désormais, nous attendons un mémo de l’Athletics Integrity Unit (AIU) avec les sanctions appliquées aux athlètes pour modifier nos résultats en conséquence. La prochaine révision se fera en octobre (NDLR : plus précisément le 30 septembre). Si une sanction contre Robel Fsiha est avérée et que son résultat aux championnats d’Europe de cross 2019 est annulé alors nous informerons les fédérations concernées pour l’échange des médailles.»
Dans un premier temps, European Athletics envisageait de remettre les breloques aux athlètes intègres lors des prochains Europe de cross le 13 décembre 2020 à Fingal en Irlande, car, Covid-19 oblige, il s’agit de la seule compétition de cross organisée par la fédération continentale qui est encore maintenue au calendrier à ce jour (NDLR : la commission compétitions de l’instance faîtière se réunissant ce mardi, une communication officielle avec une décision quant à la tenue ou non des Europe de cross est attendue pour ce mercredi**).
Mais au regard de la situation actuelle – toujours très incertaine, l’Irlande obligeant toujours une quarantaine à toute personne entrant sur son territoire – et de l’évolution imprévisible de l’épidémie de coronavirus, l’option qui semble actuellement privilégiée par la fédération européenne d’athlétisme est l’envoi des différentes médailles (or, argent, bronze) aux fédérations concernées (NDLR : turque pour le Kényan naturalisé Aras Kaya, italienne pour Yeman Crippa et suisse pour Julien Wanders) qui seront chargées de les distribuer aux athlètes concernés.
À elles ensuite, par exemple Swiss Athletics dans le cas de Julien Wanders, d’organiser dans la foulée une cérémonie de remise de médaille si elles le souhaitent.
Le «Kényan blanc» a déjà les yeux tournés vers Gdynia
Rentré pas plus tard que mardi dernier dans son fief d’Iten (Kenya), après un peu moins d’un mois passé en Europe – avec notamment deux performances plutôt décevantes sur 5 000 m (Monaco : 13’49″85 , Göteborg : 13’34″88) –, Julien Wanders, loin de se laisser abattre, a entamé directement sa préparation pour les Mondiaux de semi-marathon qui doivent théoriquement se tenir le 17 octobre prochain à Gdynia en Pologne.
Le 31 août, World Athletics a indiqué que la course de 21,1 km – comme du reste le marathon de Londres lors du duel au sommet entre Kenenisa Bekele et Eliud Kipchoge le 4 octobre – ne sera finalement réservée qu’aux seuls athlètes élite et qu’une décision finale quant à sa tenue sera communiquée «dès que possible». En interne, même si on reste prudent – car il faut encore recevoir l’aval des autorités polonaises – on se montre plutôt optimiste. «Nous sommes confiants à l’idée que les championnats du monde de semi-marathon d’athlétisme puissent avoir lieu», nous a confié vendredi un porte-parole de World Athletics.
Julien Wanders, qui avait fini 8e des Mondiaux de semi-marathon à Valence en 2018 (en 61’03 »), se prend à rêver d’un podium au pays de Lech Walesa. «Une médaille sera envisageable. Ça se jouera sur des détails», a-t-il déclaré récemment dans les colonnes du Journal du Jura. En tout cas, une chose est sûre : là-bas, à Gdynia, le «Kényan blanc» devrait retrouver sur la ligne de départ une grosse adversité. Ça tombe bien, la bagarre, Julien, il aime ça !
Ismaël Bouchafra-Hennequin
* Le 13 mai dernier, Robel Fsiha a écopé d’une suspension de quatre ans infligée par les instances antidopage suédoises. Sa sanction a pris effet à partir du 5 février 2020.
** Alors qu’European Athletics devait communiquer sur le sujet mercredi après sa réunion de ce mardi avec le comité d’organisation de Fingal-Dublin 2020, l’info a finalement fuité ce mardi après-midi dans les colonnes de l’Irish Times : les Europe de cross sont malheureusement annulés à cause de la pandémie de Covid-19.
