D’ici 2020, il ne faudra plus craindre la panne pour les voitures électriques. Le pays sera équipé de 800 bornes, dont la moitié sur les P&R et les parkings de covoiturage. Le ministre de l’Économie, Étienne Schneider, l’avait annoncé. Le plan de déploiement du réseau de bornes de recharge est prêt. D’ici 2020, toutes les communes en auront au moins une.
Pour «donner confiance» aux automobilistes, le ministre de l’Économie, Étienne Schneider, leur promet 800 bornes électriques de chargement d’ici 2020, pour faire le plein d’énergie de leur véhicule. Si la voiture toute électrique peine encore à convaincre, c’est surtout à cause du coup de la panne sèche… Quand la voiture n’a plus de jus, encore faut-il trouver un endroit proche pour la recharger. «Toutes les communes disposeront d’au moins une borne pouvant alimenter deux voitures simultanément›» indique Étienne Schneider, qui a présenté, lundi, le plan du gouvernement pour le déploiement du réseau d’alimentation électrique afin d’inciter les automobilistes à faire la transition.
Le ministre de l’Économie n’a pas lésiné sur les arguments : il y a tout d’abord le prix. «Deux euros pour cent kilomètres avec une voiture électrique contre 6 euros pour une diesel et 10 euros pour une essence», précise Étienne Schneider. Le gouvernement s’engage à ne pas prélever d’accises sur les bornes de recharge. La technologie se présente toujours plus performante, si bien que l’autonomie aujourd’hui atteint plusieurs centaines de kilomètres, selon les modèles, sachant qu’une petite citadine comme la Zoé de chez Renault possède une autonomie de 240 kilomètres. Et enfin, le prix d’achat est en baisse pour tous les modèles qui comprennent aujourd’hui la gamme des grosses berlines.
400 bornes dans les parkings relais
Le ministre du Développement durable, François Bausch a pris le relais pour évoquer le phasage de ce plan, qui comprend l’installation de 400 bornes dans les parkings relais (P&R) et les parkings dédiés au covoiturage et 400 autres sur la voirie publique, pour proposer 1 600 points de charge d’ici 2020. D’ici juillet 2017 au moins 50 % des P&R et des parkings de covoiturage seront équipés, 80 % deux ans plus tard et 100 % fin 2020.
Pour la voirie publique, 25 % des bornes devront être installées d’ici juillet 2017 et 60 % pour juillet 2019. «Étant donné que les voitures séjournent souvent toute la journée sur ces parkings, nous allons privilégier le type de chargement lent», précise encore François Bausch. Le ministre écologiste du Développement durable voit dans cette opération un excellent moyen de «rabattre les navetteurs sur les transports publics par le biais des P&R». Sur la voirie, le chargement rapide sera en revanche privilégié, sachant que les usagers, pour la plupart, prendront juste le nécessaire d’énergie pour rentrer et faire le plein à la maison.
Pas de chargement rapide
Les bornes proposeront deux vitesses de chargement, une lente et une accélérée, mais pas le chargement rapide qui est actuellement une troisième possibilité offerte aux automobilistes. «Le prix de l’électricité reste le même, c’est le prix de l’installation qui revient plus cher pour une charge rapide», indique Alex Michels de chez Creos. Le propriétaire et gestionnaire du réseau d’électricité sera aussi celui qui installera 700 des 800 bornes prévues, tandis que les cent autres seront à charge des quatre gestionnaires de réseaux de distribution restants. Pour autant, «le client aura le choix du fournisseur à chaque borne», précise Étienne Schneider.
Notons encore que chaque borne de charge sera liée à un compteur intelligent et que les voitures électriques feront, à terme, partie d’un système intelligent permettant une meilleure gestion des réseaux électriques. Les gestionnaires de réseaux de distribution coopèrent du reste avec les exploitants de bornes que sont les grandes surfaces, les hôtels, les banques et les communes, pour intégrer leurs installations dans le système informatique commun.
Geneviève Montaigu