Les établissements pour personnes âgées ont instamment demandé à leurs pensionnaires de ne pas sortir pour les fêtes. Sinon, au retour, c’est l’isolement.
Les personnes âgées sortent, qu’elles résident dans une maison de retraite ou toujours à leur domicile. Il n’y a qu’à les observer dans les allées des supermarchés pour comprendre qu’elles ont ce besoin de se sentir libres.
Les grands-parents seront certainement nombreux sur les routes le soir du réveillon en tant que ménage autorisé à rendre visite à des proches. Le mot d’ordre qui consiste à inciter les gens à ne pas sortir pour les fêtes est général, mais le message se fait encore plus insistant dans les maisons de retraite.
Le sujet des restrictions dans les établissements pour personnes âgées et des mesures sanitaires qui y sont déployées a une fois encore été débattu brièvement à la Chambre des députés et c’est Marc Spautz (CSV) qui voulait obtenir des réponses de la ministre de la Famille, Corinne Cahen.
Les maisons de retraite sont libres de s’organiser comme elles l’entendent du moment que les règles sanitaires soient respectées. «J’ai appelé presque tous les établissements pour savoir comment ils allaient procéder pour les fêtes et des circulaires ont été émises pour avertir les pensionnaires qu’ils seront placés en quarantaine pendant 7 jours s’ils décident de sortir», relate Marc Spautz, qui a toujours une pensée pour «ceux qui ont participé à ériger le pays».
Le député admet que ce n’est pas simple de choisir entre liberté et santé et qu’il s’agit là d’un délicat «exercice d’équilibriste», mais il s’inquiète de cette privation de liberté imposée à ceux qui reviennent de l’extérieur et également de la mise en garde des directions qui implorent leurs pensionnaires de ne pas quitter les établissements.
«Si les personnes âgées passent Noël avec leurs proches, elles sont assurées de passer le réveillon du nouvel an dans leur chambre puisqu’elles seront à l’isolement pendant sept jours», se désole le député. Il s’interroge également sur l’impact des tests rapides pour les visites.
Horaires élargis
La ministre elle aussi a pu s’entretenir avec les établissements pour personnes âgées et confirme aux députés que la majeure partie d’entre eux ont demandé à leurs résidents de ne pas se rendre auprès de leur famille pour les fêtes de fin d’année. «Mais comme personne ne peut être enfermé, il a été décidé de placer en quarantaine ceux qui préfèrent sortir, car il s’agit de protéger toute une communauté», rappelle Corinne Cahen.
Elle en a profité pour pousser un coup de gueule contre ceux qui rendent visite aux résidents en faisant l’économie du masque. «Le nombre d’infections reste élevé et je peux vous dire que quand le virus pénètre dans une maison de retraite, il se répand rapidement et fait des ravages. Non seulement les résidents sont contaminés, mais le personnel également», insiste la ministre de la Famille.
Corinne Cahen explique encore que les établissements qui ont décidé de placer leurs résidents en quarantaine ont aussi élargi considérablement les plages horaires pour les visites pendant les fêtes de fin d’année. «Il faudra que les visiteurs s’inscrivent au préalable car ils ne pourront pas passer à l’improviste. Il faut organiser la désinfection des lieux à chaque passage», ajoute la ministre.
«Nous sommes tous d’accord pour dire que chaque décès lié au Covid-19 est un décès de trop et que personne dans ce pays n’a envie d’avoir un mort sur la conscience. Alors oui, c’est un exercice d’équilibriste entre liberté et sécurité», admet Corinne Cahen.
Quant aux tests rapides, ils ne dispensent pas de porter le masque, rappelle encore la ministre. «Tout ce que l’on demande aux gens en ces temps difficiles, c’est de se protéger et de protéger les autres en portant le masque et en respectant les distances.»
Elle cite un passage d’un article de presse paru dans un hebdomadaire allemand et dans lequel il est suggéré à tout le monde de se considérer comme asymptomatique positif au Covid-19. «Demandez-vous alors s’il est vraiment nécessaire de se voir autour d’une table et de manger ensemble en prenant des risques ou si on peut se contenter de se voir à distance avec un masque», conclut la ministre.
Geneviève Montaigu