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Rentrée scolaire au Luxembourg : une note mitigée pour le ministre Meisch


La rentrée des classes est prévue dans pile une semaine. Trop de questions restent toutefois sans réponse, fustige l'opposition parlementaire. (Photos : archives lq/Fabrizio Pizzolante)

Le plan du ministre de l’Éducation nationale pour la rentrée scolaire en mode pandémie n’a pas eu le don de convaincre les députés. L’opposition évoque une préparation tardive et une mauvaise communication.

L’objectif de Claude Meisch est clair : il souhaite une année scolaire 2020/2021 « aussi normale que possible » grâce à un dispositif sanitaire permettant de « contrôler le Covid et garantir la sécurité ». Le ministre de l’Éducation nationale a présenté vendredi les contours de son concept pour une rentrée des classes en mode pandémie. « Sur le papier, les mesures tiennent la route. Il existe toutefois une série de problèmes par rapport à la transposition des mesures sur le terrain », estime Sven Clement.

Le CSV «déçu», les regrets des pirates

À l’image de l’élu du Parti pirate, les députés de la commission de l’Éducation nationale ont attribué, hier, une note mitigée à l’élève Meisch. Des voix critiques étaient même à déceler dans le camp de la majorité. « À mes yeux, le ministre aurait dû bien plus largement expliquer les mesures prises pour l’éducation non formelle. Beaucoup d’enfants fréquentent un foyer ou un internat. Comment sera gérée une mesure d’isolement ou de quarantaine dans ce contexte? », s’interroge ainsi Djuna Bernard (déi gréng).

Avant de se pencher sur le fond du concept pour la rentrée, une large frange de députés s’est plainte du fait que Claude Meisch ait présenté son catalogue de mesures en primeur en conférence de presse. « Tout échange constructif pour adapter ou compléter les mesures envisagées est ainsi rendu impossible. Le ministre maintient ses mauvaises habitudes… », regrette Sven Clement. Martine Hansen dit être sortie « vraiment déçue » de la réunion. « Il ne nous a soumis aucun détail complémentaire », déplore la cheffe de file du CSV à la Chambre. « Il est malheureux que le Parlement soit informé a posteriori. Ce scénario est à éviter », tranche de son côté Djuna Bernard, membre de la majorité parlementaire.

La députée déi gréng est cependant moins sévère sur le fond du concept : « On constate qu’une véritable réflexion sur l’organisation scolaire a été menée au ministère. Je citerais le concept pour aérer les salles de classe. » Elle salue également le scénario en trois phases pour gérer l’infection d’un ou de plusieurs élèves (lire les détails ci-dessous). « L’option prise est raisonnable. On ne peut pas traiter tous les établissements de la même manière. » Le CSV de Martine Hansen reproche toutefois au ministre de ne pas avoir suffisamment détaillé les scénarios.

Les reproches de communication défaillante sont revenus souvent, lundi, en interrogeant les députés ayant échangé avec Claude Meisch. « Un cadre plus clair aurait dû se trouver sur la table dès le mois de juillet. Les écoles auraient ainsi pu mieux se préparer. Je pense notamment aux lycées qui ont le choix de scinder leurs classes supérieures en deux. Il se pose aussi la question du matériel », avance Martine Hansen.

«Évaluer la situation de semaine en semaine»

« Lors de la réunion, des députés de la majorité qui assument un mandat communal se sont également montrés très critiques », relate Sven Clement, qui redoute lui un manque de personnel scolaire en raison de la mise en retrait des personnes vulnérables. Il salue toutefois la commande de 15 500 tablettes et ordinateurs portables pour mieux équiper les élèves.
« Il faudra continuer à évaluer la situation de semaine en semaine. En août, il n’était pas encore possible de savoir comment la pandémie allait évoluer, même si je comprends le sentiment d’insécurité et de pression qui prévaut sur le terrain. » Cette position de Djuna Bernard est partagée par Sven Clement. Un consensus s’est toutefois dégagé de la réunion. « Il est important que les enfants puissent tous retourner à l’école. Le rythme scolaire doit être retrouvé », termine Martine Hansen.

David Marques

LES MESURES POUR LA RENTRÉE EN MODE COVID

Les règles sanitaires

PORT DU MASQUE. Le port du masque sera obligatoire sur le chemin de l’école (transport compris) et à l’intérieur du bâtiment scolaire pour les élèves de plus de 6 ans. Le masque devra être porté jusqu’à ce que l’élève ait pris place en classe. Lors de tout déplacement, le port du masque sera obligatoire.
LAVAGE DES MAINS. L’hygiène des mains sera renforcée. Un lavage sera prévu avant le début des cours, après chaque pause, après avoir fréquenté les toilettes, avant et après les repas.
RÉDUCTION DES CONTACTS. Les flux de circulation dans les bâtiments viseront à réduire les contacts entre les membres de la communauté scolaire (distanciation physique, pas de poignées de main, pas d’embrassades).
MATÉRIEL DE PROTECTION. Les écoles pourront bénéficier d’écrans de protection, de masques, de distributeurs de gel hydroalcoolique et de matériel signalétique.

Dans les salles de classe

01092020, Mondercange, ƒcole fondamentale de Mondercange, Rue Arthur Thinnes 16, PrŽsentation de la ÇSummerschool 2020È, Le ministre de lÕƒducation nationale, de lÕEnfance et de la Jeunesse, Claude Meisch, invite ˆ une confŽrence de presse sur le projet Summerschool 2020, © Editpress/Fabrizio PizzolantePORT DU MASQUE. Dans l’enseignement fondamental, le port du masque sera facultatif en classe ainsi que dans la cour de récréation. Dans les lycées, le port du masque en classe pourra être imposé par les directions respectives. Les établissements auront le libre choix. Par contre, le masque sera obligatoire dans la cour de récréation.
CIRCULATION LIMITÉE. Les déplacements en classe seront limités. Chaque élève se verra attribuer une place fixe.
AÉRATION. En cas de beau temps, les fenêtres et portes des salles de classes devront rester ouvertes. En automne et en hiver, l’aération par à-coups en début ou en fin de cours sera à privilégier. Le ministère recommande «d’adapter la tenue vestimentaire aux températures plus basses en salles de classe».
RÉCRÉATIONS. Les pauses resteront décalées afin de s’assurer que le nombre d’élèves dans la cour de récréation est limité.

Sport et cantine

ACTIVITÉS SPORTIVES. Les cours d’éducation physique, dont la natation, vont reprendre à la rentrée scolaire. Les activités extérieures seront à privilégier. Le port du masque sera obligatoire lorsque les élèves se rendront à la salle de sport ou à la piscine ainsi que dans les vestiaires. Le masque ne pourra être enlevé que lorsque le cours commencera.
RESTAURANTS SCOLAIRES. Les cantines vont rouvrir dès la rentrée des classes. Le port du masque sera obligatoire lorsque les élèves se rendront au restaurant scolaire. Une fois assis, ils pourront l’enlever. Comme dans l’Horeca, une table pourra accueillir un maximum de 10 élèves. Les buffets en libre-service seront interdits. Le lavage des mains sera obligatoire.
Il reste possible de commander une «Frupstut», le sac-repas introduit au printemps. Les élèves pourront prendre leur repas en classe, à condition de ne pas dépasser la limite de 10 personnes.

Mesures de précaution

APPRENTISSAGE À DISTANCE. Sachant que le nombre d’élèves par classe est plus important dans l’enseignement secondaire, les lycées auront le choix de mettre en place un apprentissage en alternance (une semaine sur deux en présentiel). Seul le cycle supérieur (à partir de 4e) est concerné.
EN CAS DE SYMPTÔMES. Tout enseignant ou élève qui tombera malade ou présentera des symptômes évocateurs du Covid-19 devra rester à la maison. Si les symptômes apparaissent en classe, l’élève ou l’enseignant sera renvoyé à la maison.
Seront exclus des cours les élèves et enseignants présentant au moins un symptôme Covid-19 : fièvre, toux, difficultés respiratoires, douleur thoracique, perte de goût et d’odorat.
L’exclusion aura lieu aussi lors de la présence d’au moins deux autres symptômes : douleurs musculaires, fatigue généralisée, rhinite, maux de gorge, maux de tête, perte d’appétit ou diarrhée.

Isolement et quarantaine

Le ministère de l’Éducation a mis en place trois scénarios pour gérer la contamination d’élèves au Covid-19.
CAS ISOLÉ. En cas d’infection isolée, attribuée à une source extérieure à l’école, l’élève sera placé en isolement. Il sera procédé à un traçage des contacts dans le milieu scolaire. Les élèves ayant fréquenté le jeune ayant contracté le virus devront porter le masque pendant cinq jours en attendant leur test de dépistage. La classe ne sera pas mise en quarantaine.
PLUSIEURS CAS POSITIFS. La classe concernée sera mise en quarantaine. Selon la situation, l’enseignant sera aussi mis en quarantaine et enseignera à distance ou continuera à enseigner avec le port d’un masque. Un traçage sera effectué et la population concernée sera testée.
CHAÎNE D’INFECTIONS. Les classes concernées seront placées en quarantaine. Le bâtiment devra suivre des règles plus strictes. S’y ajouteront le traçage et le dépistage.

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