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Pour des Portugais moins démunis


Face aux nouvelles vagues d'immigration depuis le Portugal, l'OGBL et le plus grand syndicat portugais ont lancé une campagne d'information au Portugal pour combattre les pratiques de «dumping social». (Illustration : DR)

Une Inspection du travail et des mines (ITM) «bureaucratique» , loin des réalités du «terrain» et des ouvriers peu informés des lois et conventions en vigueur dans le pays vers lequel ils se déplacent pour travailler, tels sont les ingrédients à la base d’abus auxquels le Luxembourg n’échappe plus.

Voilà pourquoi, face aux nouvelles vagues d’immigration depuis le Portugal, l’OGBL et le plus grand syndicat portugais, la Confédération générale des travailleurs portugais (CGTP), ont lancé une campagne d’information au Portugal pour combattre les pratiques de «dumping social» et d’esclavagisme moderne. «Un pays a l’obligation de protéger ses salariés», estime Jean-Luc de Matteis, de l’OGBL, qui annonce la mise en place d’un bureau de liaison entre l’OGBL et la CGTP. Pour «lancer un message clair», les deux syndicats participeront à la conférence des syndicats européens à l’automne.

Carlos Trindade, qui dirige le département immigration de la CGTP, rappelle qu’au Portugal, il y a entre 15 et 20 % de chômeurs. La nouvelle vague d’immigrés concernerait des salariés de tous âges et de toutes qualifications. «Nous sommes en faveur de la libre circulation, mais aussi du respect des lois» , précise le syndicaliste. Le tort ne s’arrête pas aux nouveaux arrivants, comme le sait Carlos Perreira, de l’OGBL.

Double imposition abusive

Les retraités portugais qui retournent dans leur pays auraient le plus grand mal à prouver qu’ils ont travaillé au Luxembourg, l’obtention du formulaire européen nécessaire pouvant prendre trois à cinq ans. Cinq cents demandes seraient en attente de traitement. Mais la Caisse de pension portugaise serait débordée en raison de réductions du personnel.

Autre piège : en dépit de la convention fiscale entre le Luxembourg et le Portugal, il existe des cas où les revenus des retraités auraient été imposés, parfois jusqu’à 40 %. Car depuis 2009, le législateur portugais reconnaît le statut de résident non habituel, qui réserve un bénéfice fiscal pour une période de dix ans. Mise en place pour attirer les grandes fortunes, cette loi s’appliquerait aussi aux travailleurs portugais, la condition étant de ne pas avoir été imposé au Portugal au cours des cinq dernières années. L’OGBL organisera prochainement des conférences d’information.

Frédéric Braun

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