Un sondage réalisé par TNS-Ilres pour le compte du CSV montre que 53% des personnes interrogées seraient prêtes à voter pour le parti. Un potentiel à exploiter.
« On nous demande d’être compétents et intègres, c’est ce que je retiens surtout », indique Claude Wiseler. (Photo : archives Editpress)
Le CSV ne veut pas se reposer sur son potentiel, c’est même tout le contraire, selon Claude Wiseler, le président du groupe parlementaire, qui a désormais comme seul mot d’ordre le travail. Le principal parti de l’opposition a fait réaliser un sondage TNS-Ilres entre novembre et décembre dernier qui le crédite de 53% des voix. Du moins, c’est son potentiel électoral selon les 838 électeurs interrogés de plus de 18 ans.
« ll faut faire attention, ces 53% disent qu’ils pourraient voter pour nous. C’est un potentiel qu’il nous faut exploiter et nous avons aussi compris que ces électeurs attendent de nous du sérieux », réagit Claude Wiseler.
Le CSV va donc poursuivre son travail de renouveau en s’inspirant désormais des attentes des électeurs telles que le sondage les a décrites. Et quand on sait que le rôle que le parti doit jouer dans l’opposition, c’est aider à sortir le pays de la crise (85%), présenter des alternatives (77%) et se montrer constructif (76%), il y a du pain sur la planche.
« On attend de nous des alternatives et un programme global. On veut un CSV sérieux ! C’est important, car je sens depuis le début que l’on ne peut pas faire de l’opposition gratuite. Présenter des choses réalistes, cela demande du travail », déclare encore Claude Wiseler.
> Ni agressifs ni drôles
Et si on l’interroge sur les capacités du CSV à présenter des alternatives, il rappelle que celles-ci n’ont pas manqué lors du débat budgétaire. « Mais quand ces propositions émanent de l’opposition, elles sont moins intéressantes puisqu’elles ne sont pas appliquées. On retient surtout que l’on s’oppose à une mesure, mais, dès que l’on présente une alternative, les médias ne les exploitent pas forcément, en tout cas pas autant que nos critiques », regrette-t-il.
Cela n’empêche pas le CSV de caracoler en tête des intentions de vote, deux fois plus importantes que celles du LSAP (27%), déi gréng (25%) et du DP (24%).
Le CSV séduit surtout les plus de 65 ans (66%), mais chez les 18-24 ans et les 35-49 ans, la moitié d’entre eux voterait pour les chrétiens-sociaux.
« Je relève surtout que les gens n’attendent pas de nous de l’agressivité », observe-t-il. Non, d’ailleurs les électeurs du CSV (la moitié des personnes interrogées) n’attendent pas non plus que les représentants du parti aient de l’humour… En revanche, les politiques du CSV raflent la mise au niveau de la confiance qu’ils inspirent à l’ensemble des sondés (29%), alors que le LSAP est à la traîne avec 10%, déi gréng le dépasse avec 13% et le DP s’intercale avec 12% des sondés qui leur font confiance.
« On nous demande d’être compétents et intègres, c’est ce que je retiens surtout », indique Claude Wiseler. Compétents dans des domaines que les sondés estiment importants. Mais si les 838 personnes interrogées estiment que les domaines de l’enseignement et de l’emploi sont les plus importants, les électeurs du CSV faisant parti de ce panel jugent que leur parti est surtout compétent en matière de politique économique (84%), sociale et sanitaire (84%) et en matière de politique familiale (82%).
Les chrétiens-sociaux sont les plus mal notés pour leur compétence en matière de logement (59%), d’environnement (67%) et de mobilité (67%). « Pour l’environnement, il est certain que les verts sont jugés plus compétents. Maintenant, que cela soit vrai, c’est autre chose », souligne Claude Wiseler, non sans humour. Il est déçu de voir que les électeurs interrogés placent cette qualité qu’est l’humour en bas de tableau.
Pour le reste, le sondage ne crée pas la surprise en indiquant que le CSV remporte le plus de succès dans l’est du pays (62%), devant le Centre (53%), le Sud (52%) et le Nord (51%).
Enfin, les électeurs du CSV étaient invités à citer les valeurs que les représentant(e)s du CSV devaient incarner et la liberté arrive en tête (82%) devant la famille (81%), les droits de l’homme (73%) et la justice sociale (74%). Les valeurs qui finissent le tableau sont le vivre ensemble entre Luxembourgeois et étrangers (45%), le libéralisme économique (35%) et une vision chrétienne du monde (23%).
« Pour le vivre ensemble, je suis plutôt rassuré, cela montre, à mes yeux, qu’il n’y a pas de problème de vivre ensemble au Luxembourg », interprète-t-il en guise de conclusion.
De notre journaliste Geneviève Montaigu