MES : Gramegna devra attendre septembre

Aucune décision n’est tombée ce lundi soir à Bruxelles sur la nomination du prochain directeur du mécanisme européen de stabilité (MES). L’ancien ministre des Finances Pierre Gramegna est en concurrence avec le Portugais João Leão.

Pour la deuxième fois d’affilée, les ministres des Finances de la Zone euro n’ont pas réussi à s’accorder sur un successeur de Klaus Regling, le directeur sortant du mécanisme européen de stabilité (MES). La réunion de l’Eurogroupe organisée hier à Bruxelles s’est soldée par un nouvel échec. Ni le Luxembourgeois Pierre Gramegna ni le Portugais João Leão n’ont réussi à obtenir une majorité. La décision est reportée au mois de septembre, un petit mois avant la fin du mandat de Klaus Regling. Initialement, la nomination était attendue dès la mi-juin, mais les ministres s’étaient quittés sans accord.

Alors qu’il était déjà donné hors course, il a fallu attendre hier pour voir l’Italie renoncer officiellement à son candidat, Marco Buti. «Nous avons aujourd’hui un soutien important que nous n’avions pas lors de la réunion précédente, qui est le soutien de l’Italie», a déclaré le ministre portugais des Finances, Fernando Medina, s’exprimant à l’entrée de la réunion de l’Eurogroupe. Les échos en provenance de Bruxelles indiquaient que la France s’était aussi rangée dans le camp du candidat portugais.

Pierre Gramegna est, lui, soutenu par le ministre allemand des Finances, Christian Lindner. C’est ici que les choses se compliquent. En effet, un des deux candidats encore en course pour prendre la tête du MES doit décrocher 80 % des votes. Les voix sont réparties en fonction de la taille des pays de la Zone euro. L‘Allemagne pèse ainsi 26,9 % des voix et la France 20,2 %. Les deux pays peuvent donc bloquer mutuellement une décision au conseil des gouverneurs du MES.

L’ancien ministre des Finances du Luxembourg n’est donc toujours pas fixé sur son avenir professionnel. En janvier, il avait quitté le gouvernement, officiellement pour prendre sa retraite politique et profiter davantage de sa famille. Pierre Gramegna a rapidement fait marche arrière en posant, début mai, contre toute attente, sa candidature pour devenir directeur du MES. Il avait précisé avoir été «sollicité par plusieurs États membres et parties prenantes pour briguer ce poste».