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Médecins : le risque de pénurie s’accentue au Luxembourg


Les étudiants en médecine sont aujourd'hui décidés à apporter leur pierre à l'édifice pour lutter contre la pénurie de médecins. (illustration Alain Rischard)

Le Luxembourg compte un millier d’étudiants en médecine. Sachant que sur les 2 000 praticiens encore en activité, 50% ont plus de 55 ans, il sera, selon l’ALEM, très compliqué de compenser les départs à la retraite.

Le chantier du risque de pénurie de médecins était un des premiers à être attaqués en début d’année par le nouveau ministre de la Santé, Étienne Schneider. Vu son départ annoncé du gouvernement, il ne pourra plus mener à bien ce projet. L’Association luxembourgeoise des étudiants en médecine (ALEM) espère que le changement ministériel ne va pas retarder les travaux entamées. «On va tenter d’obtenir le plus rapidement possible une entrevue avec la ministre désignée Paulette Lenert pour assurer le suivi des pourparlers très constructifs engagés avec les services du ministère», indique Chris Speicher, vice-président de l’ALEM.

Réuni vendredi en assemblée générale, les représentant des étudiants en médecine sont revenus sur un point de satisfaction majeur. «Le ministre Schneider, novice en la matière, était bien conseillée pour faire établir une nouvelle démographie médicale. La dernière datait de 2011 et a été réalisée par l’ALEM. On n’avait plus les moyens pour le faire», note Chris Speicher. Principale conclusion : sur les 2 000 médecins qui sont en activité au Luxembourg, 50% ont plus de 55 ans. «Dans les 10 ans à venir, on risque donc de voir la moitié des praticiens prendre leur retraite. Or selon nos calculs, le millier d’étudiants résidents inscrits en médecine ne suffira pas à compenser ces départs», souligne le vice-président de l’ALEM. Des études en médecine durent en effet 12 ans. La démographie médicale resterait toutefois encore à compléter et affiner.

«On a besoin d’un plan sur 10 ans»

«Les effets des mesures prises ne se font donc sentir que de manière différée. De plus, les jeunes médecins ne sont plus prêts à prester 100 heures par semaine. La tendance va clairement vers des cabinets communs, composés de deux ou trois médecins, afin de rendre possible la combinaison de la vie professionnelle et de la vie privée», détaille Chris Speicher.

L’ALEM a «longuement bataillé» pour se faire entendre auprès du ministère de la Santé. Les étudiants en médecine sont aujourd’hui décidés à apporter leur pierre à l’édifice pour lutter contre la pénurie de médecins.

Les aides financières pour inciter les médecins en devenir à revenir au Luxembourg ainsi que pour ouvrir un premier cabinet vont dans la bonne direction. L’ALEM plaide pour compléter cela par des campagnes de sensibilisation ciblées, notamment dans les lycées : «Des mini-stages pour les futurs diplômes de fin d’études secondaires dans les hôpitaux permettraient de mieux présenter les facettes du métier de médecin». Le tout devrait être ficelé dans un paquet global. «On a besoin d’un plan d’action sur 10 ans», insiste Chris Speicher. Le lancement à l’automne 2020 d’un bachelor complet de trois ans en médecine à l’université du Luxembourg doit en faire partie intégrante. «Ces trois ans ne suffiront pas à résoudre tous les problèmes», prévient le représentant de l’ALEM.

Les résultats d’un sondage auquel ont participé 230 étudiants en médecine et qui sera dévoilé à la mi-janvier constituera un prochain élément pour lutter plus activement contre le scénario d’un désert médical.

David Marques

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