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Luxembourg-Ville : des incertitudes face à la reprise


Le conseil communal d'hier s'est tenu à huis clos et a été retransmis sur le site de la commune. (photo archives Editpress/Tania Feller)

Les conseillers communaux se sont plus que jamais fait les porte-parole des citoyens, lundi à l’occasion du premier conseil communal depuis la déclaration de la pandémie.

La salle du conseil communal a subi quelques aménagements pour permettre aux conseillers communaux et aux échevins de se réunir tout en respectant les distances de sécurité imposées par la situation actuelle. L’ordre du jour du conseil n’a pas échappé au Covid-19. Si le gouvernement a pris la direction des opérations ces six dernières semaines, les communes ont dû mettre en place des mesures en faveur de leurs citoyens et, par ricochet, de leurs salariés. Une tâche plus ou moins compliquée en fonction de la taille de la commune.

Dans la capitale, un plan de continuité d’action a été mis en place, inspiré de celui préparé en 2009 à l’occasion de la menace de pandémie de SRAS. Certaines mesures, comme celles concernant la sécurité des chauffeurs de bus, ont été reprises au niveau national. Le plan d’action concerne tous les niveaux de l’administration communale, du service d’hygiène au service de l’enseignement en passant par les autobus, la communication, la sécurité… ainsi que les citoyens plus directement. Il détermine toutes les tâches essentielles que les services devaient poursuivre. Une cellule de crise interne à la Ville de Luxembourg a également été mise en place. Elle était en communication constante avec ces divers services. Le contact était également étroit entre la commune et le Syvicol.

En début de séance, la bourgmestre Lydie Polfer a fait le tour de la mise en place de ces mesures et de leurs répercussions sur le quotidien des uns et des autres. Elle a salué l’engagement des salariés de l’administration communale qui n’a dû faire face qu’à une douzaine de cas de Covid-19. La bourgmestre a partagé son bonheur de pouvoir être entourée de tous les conseillers communaux en bonne santé. Ces derniers piaffaient d’impatience d’obtenir des réponses aux questions qui taraudent tous les citoyens en cette période de crise.

«Il faudra se serrer la ceinture»

Ils se sont notamment interrogés sur les répercussions financières que la crise aura sur les finances de la Ville de Luxembourg. Grâce à une gestion prudente des différents collèges échevinaux successifs, l’administration communale bénéficie de réserves d’un milliard d’euros. Difficile pour le moment d’affirmer si cela sera suffisant, mais une chose semble certaine à l’échevin en charge des finances de la commune, Laurent Mosar, «il faudra se serrer la ceinture», car «moins de recettes signifie moins de dépenses». Pour le conseiller vert François Benoy, «il va falloir procéder à une réévaluation des priorités de la commune». Et ce d’autant plus qu’elle envisage de soutenir ses commerçants par diverses mesures.

Car une des principales préoccupations des conseillers communaux concerne les commerces, l’hôtellerie et la restauration au sein de la capitale. «Le but d’un commerçant n’est pas de pouvoir vivre grâce à des aides, le but d’un indépendant pour le moment est de pouvoir survivre à cette crise», lance Gabriel Boisante. «Nous devons faire en sorte que la trésorerie de ces indépendants reste le plus possible proche de zéro jusqu’à la sortie de crise. Si nous n’y parvenons pas, ce sera catastrophique pour les salariés de ces entreprises. (…) La commune a des réserves, elle peut offrir ou faire crédit de certains services», poursuit le conseiller communal en connaissance de cause. Il soutient en ce sens les deux motions déposées par déi gréng, d’une part, et le CSV et le DP, d’autre part.

Le parti écologiste propose d’identifier les besoins de ces indépendants pour leur apporter une aide spécifique et de lancer un appel aux propriétaires pour faire un geste envers leurs locataires commerciaux. L’autre motion propose de lister toutes les mesures prises par le collège échevinal en faveur de ces secteurs depuis qu’il est en place, de créer une plateforme en ligne dédiée à la promotion de ces entreprises et à l’acquisition de bons d’achat entre autres. Peu ou prou ce que l’échevin chrétien-social Serge Wilmes a dit envisager de faire en marge d’une campagne de promotion. «Nous ne voulons pas d’une ville aux vitrines vides, a-t-il indiqué. Ce n’est pas bon pour son image et la qualité de vie.»

Cependant, si la Ville a d’ores et déjà fait cadeau du loyer et des charges des commerces dont elle a la gestion à leurs occupants ou renoncé aux taxes sur les terrasses, «apporter de l’aide aux commerces n’est pas uniquement de son ressort. Nous le ferons si nous y sommes autorisés. Tout ne dépend pas de la commune.» En effet, les mesures d’aides doivent être «conformes à la politique nationale».

«Beaucoup de points à éclaircir»

La plupart des décisions prises par le gouvernement se répercutent sur les communes. Ce qui explique que les échevins n’ont pas pu répondre avec certitude à toutes les questions que se posaient les conseillers. «Nous ne pouvons pas vous répondre à 100 % pour le moment. Il reste beaucoup de points à éclaircir», a indiqué Lydie Polfer. Les conseillers s’interrogeaient notamment sur la situation de la rentrée scolaire et des inégalités d’apprentissage qui se creusent, des sans domicile fixe, sans-papiers et toxicomanes, de l’accompagnement des personnes âgées et seules, des lieux de création culturelle ou encore de la possibilité d’une reprise des sports individuels en plein air.

Les six échevins de la capitale se sont appliqués à gommer les zones d’ombre avec les données dont ils disposent. La situation est inédite. «Nous sommes au début du déconfinement. Cela a mis le collège échevinal face à de nouveaux défis, car relancer doucement une machine comme une administration communale ou une entreprise dans les conditions actuelles, cela demande beaucoup d’efforts et de coordination de la part de tous les acteurs», a précisé Lydie Polfer. Les chantiers ont repris, puis ce sera les écoles et petit à petit chacun retrouvera son rythme, mais d’ici là, la bourgmestre demande aux Luxembourgeois de continuer à prendre leurs responsabilités pour «rendre la vie difficile au virus!».

Sophie Kieffer

Que d’évènements annulés…

En plus de la Schueberfouer, manifestation d’ampleur s’il en est, d’autres évènements sont annulés à Luxembourg cet été. En voici la liste, dressée par la Ville, dans un communiqué ce mardi :

  • « Tous les concerts et animations prévus sur la place d’Armes et la place Guillaume-II jusqu’au 31 juillet 2020 inclus
  • Toutes les brocantes jusqu’au 31 juillet 2020 inclus
  • Les réunions de participations citoyennes prévues jusqu’au 31 juillet 2020 inclus
  • Semaines de sensibilisation Besoins spécifiques – Une Ville pour tous (avril à juin 2020)
  • Journée des portes ouvertes du service parcs (25 avril 2020)
  • «Mardis littéraires» (28 avril, 12 mai, 9 juin et 14 juillet 2020)
  • Zéissenger Kiermes (1er au 5 mai 2020)
  • Mäertchen (2 au 17 mai 2020)
  • Vide-grenier (3 mai, 7 juin et 5 juillet 2020)
  • Konscht am Gronn (3 mai, 7 juin et 5 juillet 2020)
  • Merler Kiermes (22 au 26 mai 2020)
  • ING Night Marathon Luxembourg (23 mai 2020)
  • My Urban Piano (du 28 mai au 21 juin 2020)
  • Gasperécher Kiermes (6 au 9 juin 2020)
  • Theaterplage (juin – septembre 2020)
  • Rencontres sans frontières (14 juin 2020)
  • Sports pour tous – printemps-été (avril à juillet 2020)
  • Sports pour tous – plein air pour aînés (actif 55+) (avril à juillet 2020)
  • Fête des voisins
  • Fête de la Musique (19 juin 2020)
  • Intra Urban Youth Dance Festival (21 juin 2020)
  • Future Talent Stage (21 juin 2020)
  • Fête nationale (22 et 23 juin 2020)
  • City Skyliner (juillet et août 2020)
  • «Kinnekswiss loves…» (3 et 4 juillet 2020)
  • Bouneweger Kiermes (10 au 14 juillet 2020)
  • Blues’n Jazz Rallye (18 juillet 2020)
  • Kanner in the City (31 juillet et 1er août 2020)
  • Sports-loisirs et détente sur la «Kinnekswiss»
  • d.S. Sport-Wochen (juillet à septembre 2020)

En ce qui concerne les événements au-delà de cette date et qui accueillent un grand nombre de visiteurs, il a été retenu, vu le manque de prévisibilité actuel et le temps nécessaire à l’organisation des événements, que les manifestations suivantes ne pourront pas non plus avoir lieu :

  • Streeta(rt)nimation (8 août 2020)
  • Schueberfouer (21 août au 9 septembre 2020)

À noter que le marché bihebdomadaire à la place Guillaume-II continuera à se tenir tous les mercredis et samedis, que les food trucks pourront continuer à proposer une «vente à emporter» et que le Glacismaart se tiendra comme prévu les samedis 17 mai, 21 juin et 19 juillet 2020 uniquement avec des produits alimentaires. »

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