Il faudra attendre mercredi, voire jeudi, pour avoir la confirmation de la réouverture des terrasses de l’Horeca dès le 7 avril. Si les tables pourront être installées, ce sera sans registre de clients.
Le soleil sera au rendez-vous tout au long de cette semaine avec des températures qui vont dépasser les 20 °C. «On n’est cependant pas à Lanzarote, où on peut avoir l’assurance d’une météo clémente qui perdure», tranche Sven Clement.
Le député du Parti pirate ne pensait pas si bien dire, hier, à la sortie de la commission de la Santé. Les prévisions indiquent en effet le retour de la pluie, voire de la neige, après le week-end de Pâques. Pour le 7 avril, les météorologues misent sur une température de 10 °C en journée et de 1 °C à peine pendant la nuit.
La réouverture des terrasses de l’Horeca risque donc de tomber à l’eau. Du moins d’un point de vue météorologique. La décision sur le plan épidémiologique sera prise demain ou jeudi matin, comme nous l’a précisé, hier, Mars Di Bartolomeo, le président de la commission de la Santé.
«En ordre prioritaire, nous sommes disposés à voter la loi avec l’amendement qui concerne la réouverture sous conditions strictes des terrasses. La condition reste toutefois que le ciel ne nous tombe pas sur la tête», explique le député socialiste. Encore une fois, il fait allusion à l’évolution de la situation sanitaire et non pas à la météo peu clémente pour la réouverture des terrasses, qualifiée pourtant de «très probable».
Le vote prévu jeudi ou vendredi
Une seule certitude existe depuis hier : si les tables pourront être installées, ce sera sans registre de clients. Au départ, le gouvernement avait pensé obliger les tenanciers à collecter les coordonnées des personnes prenant place en terrasse, afin de les tracer en cas de détection d’une contamination au coronavirus et briser ainsi une possible chaîne d’infection.
Dès vendredi, un grand nombre de députés, y compris de la majorité, s’étaient montrés plutôt sceptiques par rapport à ce registre. «Au-delà du fait que la collecte de ces données aurait été assez pénible, il s’est avéré que les données ne pouvaient pas être exploitées. Le texte de loi indique en effet que seules les données des contacts à risque peuvent être communiquées aux autorités sanitaires», fait remarquer Sven Clement.
En d’autres termes, seules les personnes qui étaient en contact étroit, sans masque ni distanciation, sont concernées. «Dans le scénario d’une sortie en terrasse avec des tables limitées à deux personnes, seul son vis-à-vis peut entrer en considération», reprend le député pirate. Pas besoin donc de registre.
Dans un amendement au texte de loi initial, le passage sur le registre en question a été supprimé par le gouvernement. Le fait que les clients se trouvent «attablés chaque fois à au moins 1,5 mètre de la prochaine table, est assez contraignant», peut-on lire dans le commentaire de l’article amendé.
Le nouveau texte sera avisé dans les heures à venir par le Conseil d’État, afin de permettre à la commission parlementaire de la Santé d’adopter son rapport jeudi. Le vote en plénière aura lieu le même jour ou le lendemain. «Si les terrasses ne pouvaient pas rouvrir, je pense qu’il serait opportun de procéder à un vote par article. Il sera alors possible de rejeter le passage sur les terrasses, sans devoir procéder à un nouvel amendement du texte», prédit Sven Clement.
Il est à rappeler que toutes les autres restrictions resteront en vigueur jusqu’au 25 avril.
Le Collège médical plaide pour le 7 h-20 h
En attendant la décision finale, la Commission consultative des droits de l’homme (CCDH) affirme ne pas être «en mesure d’évaluer si la situation épidémiologique a en effet évolué d’une manière qui permettrait une telle réouverture» des terrasses. «Seuls les établissements (…) qui disposent d’une terrasse suffisamment grande pour justifier d’un point de vue économique une ouverture pourront en profiter», poursuit la CCDH, qui conclut que «la portée de cette mesure risque fort de n’avoir qu’une valeur symbolique».
Dans cet ordre d’idées, la Commission salue le fait que «le gouvernement a annoncé que les établissements qui feront le choix de rouvrir leur terrasse ne perdront pas les aides actuelles et que l’aide pour les frais non couverts ou la nouvelle aide à la relance continueront à être versées». Alors que les terrasses en seront exemptées, la CCDH réitère toutefois sa «réserve» par rapport au maintien de l’interdiction de consommer de l’alcool sur la voie publique.
De son côté, le Collège médical «tient à saluer le tendre effort projeté pour retourner à un précaire équilibre de vie des citoyens». L’institution «s’étonne par contre des heures d’ouverture prévues, à savoir de 6 h à 18 h, alors que le changement vers l’heure d’été entretemps opéré, conditionnera qu’à 6 h il fera encore sombre alors que la clarté du jour sera prolongée à 20 h». En «toute logique», le Collège médical «se permet donc de proposer une ouverture des terrasses de 7 h à 20 h».
David Marques
Sur le front du Covid
La vaccination dans les cabinets doit encore attendre
Interpellée par les députés libéraux Carole Hartmann et André Bauler, la ministre de la Santé précise que «la vaccination dans les cabinets médicaux ne pourra se déterminer en fonction d’une phase spécifique de la vaccination, mais en fonction de la disponibilité de vaccins permettant leur distribution, leur conservation et leur administration au sein des cabinets médicaux». Dans l’état actuel des choses, les conditions nécessaires à une vaccination dans les cabinets ne seraient pas remplies. Des discussions seraient toutefois «en cours avec les instances représentatives des médecins». «Plusieurs solutions sont à l’étude afin d’obtenir l’assurance que les règles de conservation, de délivrance et de pharmacovigilance pourront être respectées», poursuit la ministre Paulette Lenert.
Également interrogée sur la possibilité d’associer le secteur de l’événementiel à l’effort logistique pour distribuer le vaccin aux cabinets, la ministre indique que cette «éventualité» n’a pas encore été envisagée.
Les détenus seront bien vaccinés en priorité
En réponse à une question parlementaire des députés chrétiens-sociaux Nancy Arendt et Marc Lies, les ministres de la Santé et de la Justice confirment que les détenus de la prison de Schrassig vont pouvoir profiter d’une vaccination prioritaire contre le coronavirus. Cette décision reposerait à la fois sur des raisons logistiques et sécuritaires.
Les détenus ne peuvent en effet pas être conviés individuellement pour se faire vacciner hors des murs de la prison. Les ministres précisent en outre que l’État se doit d’assurer la santé des personnes privées de liberté. Le contact rapproché des détenus en prison comporterait aussi le risque de chaînes d’infection. Le gouvernement compte finalement éviter tout risque d’émeute.
Par contre, la recommandation de la Commission nationale d’éthique de ne pas vacciner en priorité des groupes socio-professionnels (hors soins de santé) est confirmée. Les agents pénitentiaires ne seront donc pas vaccinés en priorité.