Luxembourg : les réfugiés à Mühlenbach c’est pour quand ?

Le foyer de Mühlenbach est censé accueillir « prochainement » jusqu’à 96 réfugiés. Or, il est toujours occupé par des travailleurs immigrés portugais et ce, depuis des décennies.

Les riverains du quartier de Luxembourg-Mühlenbach ont quelque peu été pris au dépourvu au début du mois. Un courrier co-signé par la ministre de la Famille et de l’Intégration, Corinne Cahen, et par la bourgmestre de la capitale, Lydie Polfer, a en effet atterri dans leurs boîtes aux lettres autour du 4 mai dernier. Le courrier en question annonçait ainsi la tenue, 3 jours plus tard, d’«une porte ouverte de la structure d’accueil, ce samedi 7 mai, de 14 h à 17 h, située 46, rue de Mühlenbach à Luxembourg». En parcourant les lignes suivantes de la missive, les riverains ont pu apprendre que «la structure d’accueil peut accueillir un maximum de 96 personnes, réparties sur 4 étages».

Par ailleurs, le courrier stipule que «ce nouveau foyer hébergera essentiellement des familles issues du programme UE de la « réinstallation », soit des familles ayant le statut de réfugié et les mêmes droits que ceux dont bénéficient les ressortissants nationaux». Sur un dernier point, la ministre et la bourgmestre informent les habitants du quartier que «la scolarisation des enfants est assurée et organisée par le ministère de l’Éducation nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse».

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Or, ce foyer, qui n’a d’ailleurs rien de «nouveau», accueille depuis des décennies des travailleurs immigrés portugais, qui avaient déjà été menacés d’expulsion, en 2013, par l’OLAI qui gère le bâtiment. A l’époque, l’ASTI et le parti déi Lénk s’étaient emparés de l’affaire, l’actuel député David Wagner ayant même formulé une question parlementaire urgente à ce sujet par l’intermédiaire de l’ancien député Justin Turpel, tandis que l’eurodéputée portugaise du Bloc de Gauche, Marisa Matias, avait le forcing pour rencontrer l’ancienne directrice de l’OLAI, Christiane Martin, qui a depuis payé les dysfonctionnements au sein de l’OLAI, en perdant son poste au profit d’Yves Piron.

Les Portugais sont finalement restés sur place et un accord avait été trouvé pour que les travailleurs immigrés quittent les lieux à la fin de l’année 2016. Dans cet ordre des choses, l’annonce de l’arrivée « prochaine » de réfugiés, selon les termes de l’échevine Viviane Loschetter lors d’un conseil communal de Luxembourg, le 25 avril dernier, interpelle. Quelle sera donc la date exacte de l’arrivée des réfugiés et du « déguerpissement » à l’amiable des Portugais ? Combien de réfugiés exactement seront installés à Mühlenbach ? Comment s’en sortiront les travailleurs portugais, puisque qu’il est a priori prévu qu’ils doivent voler de leur propres ailes et qu’ils ne seront donc pas relogés par l’OLAI ? Et surtout, dans ce contexte, quid des risques de devoir, pour ces derniers, se retourner vers des marchands de sommeil ? Autant de questions qui mériteraient autant de réponses…

Claude Damiani