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Luxembourg : le gouvernement incite le public à porter le masque


Le masque n'est pas à lui-seul un gage de protection : c'est une nouvelle mesure barrière en plus (Photo d'illustration : AFP).

Moins d’un mois après avoir pris les premières mesures pour endiguer le Covid-19, le gouvernement officialise le port du masque pour le public.

Cette barrière contre le virus n’est plus uniquement réservée aux médecins et aux soignants. Alors que son efficacité était mise en doute à l’heure des premières mesures prises contre le coronavirus, le port du masque a été réhabilité par le gouvernement mercredi. Faute de pouvoir répondre à la demande de masques «homologués», ce dernier autorise le port de masques faits maison, voire dits «alternatifs».

Les premiers effets des mesures mises en place dès le 15 mars commenceraient à se faire sentir, se congratulait le gouvernement réuni en conseil mercredi. «Il découle de la courbe épidémiologique de Covid-19 pour le Luxembourg que la politique de confinement décidée par le gouvernement commence à montrer ses premiers effets», note ce dernier dans un communiqué de presse. Cependant, le nombre de nouvelles infections resterait, toujours selon le gouvernement, élevé. La vigilance de toute la population reste donc requise. Il n’existe aucun vaccin ou traitement. Le seul moyen de faire reculer le Covid-19 est le respect des gestes sanitaires, «d’autant plus que les retards d’approvisionnement de masques chirurgicaux et de masques respiratoires FFP2 risquent de durer encore quelques semaines».

Le Grand-Duché de Luxembourg n’est pas le seul pays dans cette situation de pénurie de masques, malgré les initiatives privées pour en confectionner. Les pharmaciens reconnaissent en recevoir au compte-goutte et en très petites quantités. Pourtant, le 1er avril, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a décidé de préconiser le port du masque comme barrière supplémentaire au virus. «Nous devons réserver les masques médicaux et chirurgicaux aux personnels en première ligne. Mais l’idée d’utiliser des masques recouvrant les voies respiratoires ou la bouche pour empêcher que la toux ou le reniflement projettent la maladie dans l’environnement et vers les autres n’est pas une mauvaise idée en soi», a indiqué le docteur Mike Ryan, expert en situations d’urgence à l’OMS, lors d’une conférence de presse.
Faute de masques chirurgicaux et respiratoires, réservés en priorité aux professionnels de santé, les autorités élargissent les possibilités et préconisent le port de masques artisanaux et alternatifs pour tous. Dans son communiqué diffusé hier à l’issue du conseil, le gouvernement explique ce que sont ces masques et précise leur utilité. Ainsi, «les masques dits « alternatifs » ou non médicaux peuvent revêtir la forme d’un masque en tissu fait maison ou d’un simple tissu couvrant la bouche et le nez. Ce type de masque aide à retenir les gouttelettes qui sont propagées lorsqu’on parle, éternue ou tousse.» Des tutoriels sont disponibles en ligne pour expliquer comment réaliser ces masques que l’on sache coudre et que l’on soit équipé d’une machine à coudre ou non.

À lui seul, pas un gage d’immunité

Réservés au grand public, le gouvernement explique que ces masques doivent se porter dans certaines situations uniquement. Notamment si on se sent malade ou si on souhaite contribuer à l’effort commun de l’endiguement du virus, ainsi que dans des endroits publics où la distanciation interpersonnelle est difficile à respecter. Pour rappel, «le virus à l’origine du Covid-19 peut être transmis même en l’absence de symptômes. Il est donc recommandable de se couvrir la bouche et le nez, par un masque ou même par un autre tissu, surtout dans des endroits publics où la distanciation interpersonnelle est difficile à respecter.»
Le masque à lui seul n’est pas un gage d’immunité. D’abord, il n’existe pas de preuve scientifique permettant d’affirmer qu’il protège contre les virus respiratoires. «Le port de masques fabriqués avec du tissu non conforme aux normes applicables peut se justifier en cas de situation d’approvisionnement tendue et à condition que le masque en question soit utilisé en complément aux autres gestes barrières», explique le gouvernement. «Il pourra ainsi aider à éviter la transmission du virus par les personnes qui en sont porteuses sans le savoir et contribuera à ralentir sa propagation.»
Barrière, il évite aussi aux personnes de se toucher le visage. On s’essuie les yeux, se gratte le nez, se ronge les ongles et joue avec sa moustache ou ses cheveux. Des gestes qui sont amplifiés par l’anxiété, la gêne ou le stress. Ils apaisent également les démangeaisons ou les tensions musculaires. Or le virus pénètre les muqueuses.

Comment bien utiliser les masques ?

Les masques «alternatifs» ne s’utilisent pas n’importe comment. Des règles doivent obligatoirement être respectées, selon le gouvernement qui préconise que le masque soit positionné de manière à ce qu’il couvre la bouche et le nez, et qu’il soit fixé soigneusement pour limiter les ouvertures entre le visage et le masque. Il faut également éviter de toucher le masque pendant qu’il est porté, ne pas toucher la partie avant lorsqu’on l’enlève (pour éviter d’entrer en contact avec des germes qui pourraient y avoir été projetés) et se laver les mains ensuite. Les masques doivent être lavés tous les jours à une température de 60° minimum.

Sophie Kieffer

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