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Luxembourg : le déconfinement à l’épreuve des tests


"Tout le monde ne va pas être testé du jour au lendemain", mais en fonction des catégories de population les plus exposées. (illustration Fabrizio Pizzolante)

La ministre de la Santé, Paulette Lenert, et le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Claude Meisch, ont fait un point d’étape vendredi après-midi sur la stratégie luxembourgeoise de dépistage. Une campagne tout aussi massive que ciblée.

Un point d’étape, mais central dans la lutte contre l’épidémie. Le gouvernement l’a bien compris et à ce jour, près de 65 000 personnes – dont plus de 51 000 résidents – ont été testées au Luxembourg. Cette stratégie fondée sur le dépistage massif de la population, souligne Paulette Lenert, « c’est une nouveauté pour tout le monde » et longtemps, « ce n’était pas une priorité en Europe ». Dans son ratio tests/habitants, le Luxembourg se situe aujourd’hui « en deuxième position derrière l’Islande ».

Le pays s’appuie depuis le début de la crise sur les tests PCR (réalisés à l’aide d’un écouvillon introduit dans le nez, NDLR), les plus pratiqués. Comme on le sait, ils permettent de déterminer si l’on est Covid + à l’instant T que l’on souffre de symptômes légers ou plus lourds.

Identifier les asymptomatiques

Depuis le 20 avril, les malades asymptomatiques et les personnes à risque ou vulnérables (sur base volontaire) sont inclus dans le processus, pour une approche davantage axée sur la prévention qui sera la clé du déconfinement. Ce qui permet d’effectuer des tests de prévalence « cluster » (foyers localisés d’infection) et calculer le risque de propagation. Ces tests de prévalence répétés tous les quinze jours ont démarré dans le secteur de la construction, premier à reprendre son activité. Le 17 avril, le taux était de 2,2% contre 0,8% actuellement.

Des discussions sont par ailleurs menées avec Luxairport afin de généraliser les tests dans le transport aérien, précise Paulette Lenert.

Jusqu’à présent, priorité a été donnée aux hôpitaux et maisons de soins, où 4 309 résidents (sur 7 000) ont été dépistés. 4,8% de cas positifs ont été recensés. Jusqu’au 28 juillet, des tests de grande envergure (« large scale testing ») concerneront trois catégories distinctes : personnels en première ligne (soignants, policiers, soins à la personne, coiffeurs, accompagnants scolaires etc…); les salariés qui ont repris le travail ou vont le reprendre, les élèves et les enseignants (les classes de 1ère, du secondaire et du fondamental ont commencé le 18 mai); l’ensemble de la population de façon progressive.

Objectif : 20 000 tests par jour

Ce découpage en groupes les plus exposés a vocation à obtenir des échantillons représentatifs chaque semaine, pour une vision « différenciée » et plus précise de la circulation du virus. Au travers de ce « large scale testing », il est important de « comprendre le virus pour apprendre à vivre avec, en l’absence de vaccin et traitements », note le ministre Claude Meisch. Surtout, il est essentiel de contenir une éventuelle deuxième vague et d’anticiper toute nouvelle épidémie.

Les responsables du LIH et de la taskforce Covid-19 de Research Luxembourg ont par ailleurs affiché un objectif de 20 000 tests par jour d’ici à fin juillet. Pour ce faire, à compter du 25 juillet, 17 stations en « drive-in » ainsi que 3 en piéton et vélo seront installées à travers le pays. Elles seront accessibles aux résidents comme aux frontaliers.

Enfin, notons que le projet de tests sérologiques (montrant la présence d’anticorps par prise de sang) – dans le cadre de l’étude Con-Vince lancée début avril – est toujours en cours.

Alexandra Parachini

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