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L’OGBL salue le virage budgétaire du gouvernement


La fin de la politique d'austérité du gouvernement est aussi due à la pression mise par l'OGBL, selon son président, André Roeltgen. (photo LQ)

Une semaine avant le vote du budget de l’État 2017, le premier syndicat du pays a loué mardi les adieux du gouvernement à l’austérité. En même temps, l’OGBL souligne qu’il reste bien d’autres conflits à résoudre.

La rétrospective de l’année 2016 a dominé mardi la dernière réunion de l’année du comité national de l’OGBL. À l’issue de la réunion avec sa base, le président André Roeltgen a tiré un bilan «globalement positif». Le virage budgétaire pris par la coalition et la réforme fiscale qui l’accompagne ont été salués. Cela n’empêche pas que d’autres dossiers sont urgents. La pression restera importante en 2017.

Il y a un peu plus d’un an que l’OGBL a lancé son paquet social. « Il s’agissait d’envoyer un message clair au gouvernement afin de mettre fin à la politique d’austérité. Si la coalition a fini par changer de cap, cela est aussi dû à la pression qu’on a mise », s’est félicité mardi le président André Roeltgen à l’issue de la réunion du comité national de l’OGBL.

Le lancement du paquet d’avenir par le gouvernement en 2014, dénoncé comme paquet d’économies par le camp syndical, avait en effet jeté un froid entre les dirigeants politiques et les syndicats. Aujourd’hui, le climat s’est quelque peu apaisé, même si l’OGBL a clairement souligné mardi qu’il restera bien présent en 2017. Les dossiers chauds, avec à la clé de possibles nouveaux conflits sociaux, ne manquent en effet pas.

Mais à quelques jours de Noël, le premier syndicat du pays a tout d’abord préféré distribuer les bonnes notes. « Le virage budgétaire pris est à saluer. On le répète depuis des années  : la santé des finances publiques est saine. On constate donc avec satisfaction que le volume des investissements reste élevé et qu’on ne procède pas à du démantèlement social », a ainsi indiqué André Roeltgen.

Le CSV dans le viseur

La réforme fiscale est aussi accueillie positivement par le syndicat, « ce qui n’empêche pas certaines critiques », comme le précise André Roeltgen. « Les charges des ménages vont globalement diminuer. Par contre, on aurait souhaité voir d’autres avancées encore, pour mieux contrer le dumping fiscal. Et finalement, le manque d’équité qui risque de toucher les travailleurs frontaliers mariés nécessitera encore d’importants efforts d’affinement », insiste André Roeltgen.

Dans ce contexte du virage budgétaire, le président de l’OGBL a d’ailleurs tenu à fustiger « ces partis qui continuent à plaider pour le maintien de la politique d’austérité ». Sans les citer, André Roeltgen vise clairement le CSV, qui critique avec virulence la politique budgétaire «irresponsable» de la majorité au pouvoir.

Parmi les autres acquis de cette année 2016, l’OGBL salue la réforme du congé parental, l’indexation des bourses d’études, l’adaptation du salaire social minimum et du revenu minimum garanti (lire encadré bleu) et surtout la réforme de la loi sur le temps du travail. « En principe, elle sera votée cette année. Après l’échec des négociations au printemps, on est parvenu à empêcher une flexibilisation unilatérale du temps de travail », se réjouit le président de l’OGBL, tout en envoyant un message clair au camp patronal, qui s’oppose farouchement à cette réforme préparée par le seul ministre du Travail, Nicolas Schmit.

Si tous ces éléments sont positifs aux yeux de l’OGBL, notamment pour contrer les tendances populistes et extrémistes, le premier syndicat du pays ne compte pas se laisser faire en ce qui concerne la large panoplie de dossiers chauds qui l’attendent dès le début de l’année 2017. À commencer par la réforme de l’assurance dépendance. « Si la qualité des prestations baisse d’un seul iota, on va s’y opposer avec force », prévient André Roeltgen.

D’autres conflits potentiels et même imminents existent dans les secteurs aérien, de la construction, et des bus. Le secteur des soins de santé est un autre fer de lance. Ici, on touche à une des principales revendications lancées hier par l’OGBL : être, à l’avenir, plus impliquée dans la négociation des accords salariaux pour la fonction publique.

Secteur public : vers une autre façon de négocier

« On ne remet en rien en question la représentativité de la CGFP. Mais cet accord salarial a d’importants impacts sur bon nombre de services publics où l’OGBL possède une majorité écrasante. Dans le secteur hospitalier, on n’a ainsi pas encore transposé l’accord salarial précédent. Il nous faut un nouveau modèle de négociation », insiste le président de l’OGBL.

Un appel est aussi lancé au camp politique en ce qui concerne la digitalisation et la révolution industrielle qui en découle. « L’OGBL doit être associée à toute cette discussion. Et cela ne doit pas être une discussion alibi. On doit être présent. La politique ne doit également pas snober les plateformes existantes comme le Comité permanent pour le travail et l’emploi », conclut un André Roeltgen, décidé à remettre le couvert en 2017. Le gouvernement et le camp patronat sont prévenus.

David Marques

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