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Les victimes de discrimination trop discrètes au Luxembourg


Le CET a présenté ce jeudi son sondage sur les discriminations 2015. S’il n’y a pas vraiment de tendance visible, les victimes de discriminations ne se manifestent pas assez.

Le Centre pour l’égalité de traitement (CET) a présenté son sondage concernant la discrimination au Luxembourg. Le CET, que trop peu de personnes connaissent (d’après les chiffres même du CET), est une initiative d’un projet intitulé «Promotion de la diversité au Luxembourg».

Amorcé en aout 2014, sous l’impulsion de l’État via le ministère de la Famille, de l’Intégration et à la Grande Région, ainsi que de l’Union européenne, cette initiative a un triple objectif : dresser un état des lieux, identifier les bonnes pratiques et sensibiliser.

Au regard de ce sondage, réalisé entre le 4 et 19 décembre 2014 (bien avant le référendum) sur un échantillon national représentatif de 1 020 personnes de plus de 15 ans, l’on peut manifestement voir que les discriminations au sens large du terme n’ont pas vraiment de tendance à la hausse ou à la baisse depuis 2009.

Par contre, il est intéressant de voir que près de 40 % des sondés pensent que les discriminations sont en hausses. «Si nous voulons construire une société juste et équitable, nous ne pouvons pas nous satisfaire d’un tel pourcentage», a souligné Charles Margue, de l’institut de sondage TNS ILRES qui a participé à l’élaboration de celui-ci.

L’étude montre que le ressenti des discriminations se focalise sur la race et l’appartenance ethnique, 45 % en 2014, et sur l’appartenance religieuse, 44 % en 2014. Décliné en plusieurs catégories, il n’y pas de réelle tendance, juste une légère augmentation. La seule diminution par rapport aux chiffres de 2009 et 2011, seul la discrimination envers l’âge a diminué de 3 %.

L’autre point intéressant concerne le lieu où sont présentes des discriminations. Ainsi, 23 % (contre 19 % en 2009) des discriminations ont eu lieu au travail, suivi de l’école (4 % contre 13 % en 2009), les lieux publics (4 % contre 20 % en 2009) et lors de sorties (2 % contre 10 % en 2009).

Là encore, les discriminations concernent notamment la référence ethnique et/ou la couleur de peau et la discrimination envers les Luxembourgeois et la langue française. Le sondage mentionne également «que devant des situations de discrimination, 45 % des personnes affirment n’avoir rien fait (53 % en 2009 et 2011), 14 % ont interpellé la personne responsable (22 % en 2011 et 17 % en 2009), alors que 8 % ont préféré en référer à leur hiérarchie (25 % en 2009 et 19 % en 2011».

Dans l’ensemble, les personnes ont donc mieux réagi, mais le problème se trouve dans la réaction des victimes même, puisque seulement 3 % d’entre elles ont déposé une plainte, soit deux fois moins qu’en 2009 et 2011 où 6 % des victimes avaient entamé une procédure de plainte. «Il y a encore trop de victimes et de personnes témoins de discrimination qui ne se manifestent pas. Pour changer cela, nous devons travailler sur les bons réflexes et comportements à avoir dès le plus jeune âge», a insisté Nathalie Morgenthaler, chargée de direction du CET.

Jeremy Zabbata

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