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Les pistes de la CSL pour les pensions


De g. à d. : Norbert Tremuth (directeur CSL), Sylvain Hoffmann (directeur adjoint CSL), Jean-Claude Reding (président CSL). (Photo : Didier Sylvestre)

Les réserves sont assurées pour les 30 prochaines années. Le mur des pensions s’éloigne, mais le pays risque de s’y cogner après 2060. La Chambre des salariés (CSL) a des solutions pour préserver le système actuel.

Il n’y a rien d’alarmant dans le rapport rendu fin 2016 par l’Inspection générale de la sécurité sociale (IGSS) sur l’avenir des pensions, selon la CSL. La situation n’appelle aucune hausse des cotisations pour l’heure. Mais à terme, on pourrait introduire une cotisation solidarité vieillesse, selon une proposition de la CSL.

Le mur des pensions? J’ai grandi avec ce spectre et on ne l’a toujours pas vu!», avait lâché le Premier ministre, Xavier Bettel, lors du dernier débat parlementaire sur l’état de la Nation. Idem pour Étienne Schneider, ministre de l’Économie, qui en avril dernier, face à un CSV inquiet de l’avenir des pensions, affirmait que le gouvernement ne changerait rien à l’actuel régime, d’autant que le mur des pensions a quasiment disparu de l’horizon.

Dans son dernier bilan technique du régime des pensions, l’Inspection générale de la sécurité sociale (IGSS) reconnaissait «une position financière plutôt confortable» du régime général de pension, estimant même inutile de réviser les cotisations sociale avant 2034. La réserve, qui tourne autour des 16 milliards d’euros, représente 4,37 fois le montant des prestations annuelles, bien au-delà de la limite (1,5 fois) qui déclencherait de nouvelles mesures. Le scénario de base prévoit qu’elle sera atteinte en 2035 et que la réserve sera épuisée en 2043. Enfin, en 2060, le régime devrait accumuler une dette de 46 % du PIB.

Hier, la Chambre des salariés, qui présentait ses réflexions et propositions sur la viabilité à long terme du régime des pensions, a retrouvé une citation de Jean-Claude Juncker datant de 1997. Il annonçait en substance que le 1er janvier 2015 le pays se cognerait contre le mur des pensions. La réalité est qu’il s’éloigne toujours un peu plus.

Néanmoins, en cas de coup dur, la CSL estime que toute une série de solutions seraient encore envisageables pour assurer la pérennité du régime de pension. À commencer par une augmentation des cotisations qui pourrait atteindre 32 % en 2050. Parallèlement, la piste du déplafonnement des cotisations est également retenue par la Chambre des salariés. Mais difficile de faire des projections, faute de données publiques. Pour la CSL, il devient urgent «de faire procéder à des calculs précis sur les réalités des revenus au-delà du plafond et leur possible mise à contribution». Les estimations approximatives que la chambre professionnelle a réalisées indiquent que le déplafonnement des cotisations pour l’assurance pension permettrait à l’horizon 2050 d’augmenter les recettes de l’ordre de 25 %.

La retraite progressive

Si toutefois, l’augmentation des cotisations n’était pas envisagée, la CSL suggère la hausse de l’impôt de solidarité comme autre piste à creuser mais qui ne concernerait que les entreprises, alors que les ménages supporteraient une nouvelle «contribution solidarité vieillissement». Cette dernière ne dépendrait pas seulement des revenus du travail mais surtout des revenus du capital, «ces derniers n’étant pas soumis aux cotisations sociales et un tel mécanisme les ferait participer à la cohésion sociale entre les générations», relève la note de la CSL.

La retraite progressive est une autre solution déjà défendue par la CSL. «Les dispositions pour la retraite progressive devraient permettre au salarié de plus de 56 ans d’avoir droit à une réduction de sa durée du travail atteignant 50 %. Il pourrait décider de l’ampleur de cette réduction et l’organisation du travail serait à fixer d’un commun accord entre l’employeur et le salarié», explique la CSL en indiquant que le coût pour l’assurance pension serait neutre dans le pire des cas.

Geneviève Montaigu

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