Les chemins de fer rattrapent leur retard

François Bausch promet des annonces pour la fin de l’année. Pour l’heure, les usagers attendent des trains qui ne viennent pas. Le ministre dévoile les raisons de ces annulations.

À nous de vous faire préférer le train», disait un slogan de la SNCF dans les années 1990. Au Luxembourg, le ministère de la Mobilité et des Travaux publics aimerait pouvoir en dire autant pour délester les routes. Seulement, entre retards, annulations, travaux sur les lignes et trains bondés, la gratuité ne parvient pas à faire oublier les retards pris pour adapter les infrastructures ferroviaires à la croissance démographique. Des mesures pour rendre les trajets en train plus attractifs devraient être annoncées à la fin de l’année.

Le retard pris en matière d’adaptation des infrastructures ne serait pas le seul responsable des aléas imposés aux usagers. Dans sa réponse au député ADR Jeff Engelen, le ministre François Bausch avance que l’indisponibilité d’un tour de fosse, machine servant à reprofiler les roues des trains pour leur permettre de circuler, est en majeure partie responsable des annulations en raison de la non-disponibilité de matériel roulant. En 2019, 35 % des suppressions de trains étaient dues à la non-disponibilité de matériel roulant. Soit 3 800 suppressions. Plus d’une dizaine par jour en moyenne. L’année suivante, le chiffre est tombé à 1 852 (33 % des suppressions). Le ministre explique qu’entretemps, les CFL ont acquis un nouveau tour de fosse ainsi qu’une machine de rechange.

Les problèmes concernant les voitures et les engins de traction ont représenté 22 % des suppressions en 2019 et les nouvelles planifications de roulement et autres problèmes liés au matériel roulant constituaient 13 % des retards la même année. En 2020, les problèmes concernant les voitures et les engins de traction ont représenté 30 % des suppressions et les nouvelles planifications de roulement et autres problèmes liés au matériel roulant 3 % des retards. Des chiffres qui évoluent mais n’enregistrent pas de baisse réelle.

Les retards et annulations restent le lot quotidien des usagers, mais le ministre promet des changements. Fin 2021 notamment. Dans le cadre de la présentation du plan national de mobilité 2035 encore en cours de réalisation, François Bausch annoncera des adaptations afin de rendre l’offre de transports publics plus attractive, particulièrement en ce qui concerne les chemins de fer.

Le ministre mise également énormément sur la nouvelle ligne reliant Luxembourg à Bettembourg dont les travaux devraient être terminés en 2030. Les travaux de rénovation de certaines gares et la construction d’autres débuteront la même année. Dans sa réponse à la question parlementaire, le ministre cite entre autres les gares entre Dommeldange et Troisvierges, Diekirch, Wiltz, Capellen, Bettembourg, Esch-sur-Alzette, Pétange, Rodange ou encore Hollerich.

Enfin, les chemins de fer luxembourgeois ambitionnent d’étendre leur offre déjà bien fournie à l’international. Des lignes directes supplémentaires seraient envisagées en journée ainsi que des trains de nuit. Des discussions seraient en cours avec les autorités des pays voisins.

Le gouvernement mise sur les transports publics pour amorcer un changement d’habitude de la part des usagers de la route dans le but de fluidifier le trafic et d’entraîner une baisse des émissions de CO₂. Force est de constater qu’en l’état actuel des choses, beaucoup de Luxembourgeois et de frontaliers préfèrent affronter les bouchons au chaud dans leur voiture que d’attendre un train qui ne vient pas dans les courants d’air.

Sophie Kieffer