La Cour des comptes a soumis lundi son rapport spécial sur la Défense à la Chambre des députés.
Un rapport qui critique, en premier lieu, le manque d’ambition du programme militaire luxembourgeois. La Cour rappelle en effet qu’un des objectifs du gouvernement est d’honorer son engagement de porter l’effort de défense du Grand-Duché à 0,6 % du PIB jusqu’en 2020. Or «une programmation militaire à long terme qui précise les orientations à prendre» fait encore défaut, déplore la Cour des comptes.
Elle rappelle que début 2016 aucun livre blanc concernant la défense luxembourgeoise n’a été présenté, alors qu’«il y aurait consensus sur le besoin d’un programme fixant les orientations stratégiques et définissant les objectifs et moyens de l’armée».
Du côté des investissements militaires, la Cour constate qu’à moins de trois ans de la date de livraison prévue de l’avion militaire A400M, beaucoup de questions logistiques et financières y relatives restent sans réponses. «Ainsi, début 2016, le gouvernement belge, partenaire du gouvernement luxembourgeois dans le dossier, n’a pas encore pris une décision définitive au sujet de la question concernant le site de l’aéroport militaire d’attache. Lors de la finalisation du présent rapport, deux sites sont toujours en discussion.»
La Cour des comptes recommande, en outre, d’étudier la possibilité de mise en place d’une équipe de spécialistes en ce qui concerne les nouveaux projets d’investissement militaire, notamment dans le domaine de l’espace. La Cour fait une mise en garde : «L’armée aura besoin à moyen terme d’un nombre élevé de spécialistes pouvant prendre en charge les investissements prévus dans des domaines de plus en plus techniques.»
Même déception au niveau des effectifs de l’armée. Une reforme en 2007 avait pour objectif l’augmentation du seuil des effectifs afin de permettre à l’armée de s’adapter à ses nouvelles missions et besoins. Mais sept ans après la réforme, l’effectif réel de l’armée est revenu au même niveau qu’en 2007. Ainsi, en 2014, l’effectif réel des officiers s’élève à 68 % de l’effectif théorique. Ce taux est de 72 % pour les sous-officiers, de 40 % pour les caporaux et de 63 % pour le personnel «volontaire».
À noter que la planification à long terme des effectifs se base principalement sur le remplacement des départs en pension. Selon la Cour, ceci est en contradiction avec un des objectifs de la loi de 2007, qui était d’adapter l’effectif de l’armée pour répondre à un nombre croissant de missions à assumer.
Le Quotidien