La mission des députés européens en Hongrie, dont Isabel Wiseler faisait partie, a viré au cauchemar. L’État de droit ne s’améliore pas et l’atmosphère est lourde. Récit d’une visite de trois jours.
Il y avait un représentant de chaque groupe politique, soit sept députés européens dont deux appartenant à des partis identitaires et ultraconservateurs qui n’ont constaté aucun élément accablant contre la Hongrie. Pire encore, ils se sont désolidarisés de la mission de suivi de la procédure déclenchée par l’article 7 à laquelle ils participaient.
Les cinq autres, toutes des femmes, ont été accusées par les tabloïds pro-gouvernementaux d’être des lobbyistes LGBT, quand elles n’étaient pas moquées pour leur «séjour touristique».
«Entre le mercredi et le vendredi, nous avons vu une centaine de personnes», raconte Isabel Wiseler à son retour de Hongrie. «On a entendu les pro et les anti-gouvernement et nous avons conclu que la situation n’a pas évolué», poursuit-elle en excluant les deux députés identitaires qui ont trouvé que tout allait très bien. Les autres vont faire en sorte que leur rapport débouche sur une résolution avant la fin de l’année parce que la situation est inquiétante.
Le Conseil n’a toujours pas réagi trois ans après le déclenchement de la procédure et les espoirs reposent maintenant sur la prochaine présidence française. En attendant, le Parlement est parti faire des constatations sur place puisque personne ne se prononce sur «le risque de violations graves des valeurs de l’Union».
Une presse «agressive»
Le résultat n’était pas surprenant, mais l’animosité était palpable à tous les étages du pouvoir et des organisations pro-Orban. «Nous avons rencontré des ONG qui sont très préoccupées par la situation des demandeurs d’asile et le plus grave, selon eux, c’est que la procédure d’asile ne peut se faire qu’à l’ambassade de Hongrie en Serbie», témoigne Isabel Wieseler. Les pro-gouvernement disent que ce sont des affaires nationales et pas européennes et qu’il n’y a rien d’illégal à relever. Idem quand les associations de défense des minorités se plaignent de l’hostilité très répandue contre les homosexuels.
«Les agressions homophobes augmentent», déclare Isabel Wiseler. Mais cela ne préoccupe pas le gouvernement qui ne veut pas voir le Parlement européen se mêler de la politique éducative qu’il met en place. Même son de cloche dans le monde académique, où les fans d’Orban ne comprennent pas ce que la délégation fait en Hongrie et qui ont refusé de répondre aux questions. Les plus critiques pointent le doigt sur la privatisation des universités qui se muent en fondations. «Tout cela est très peu transparent», observe l’eurodéputée luxembourgeoise.
Du côté des médias, tous les contrats publicitaires atterrissent dans les médias pro-gouvernement. Les autres triment, n’obtiennent pas d’interview, pas d’infos et ont du mal à surmonter tous ces problèmes pour faire leur métier. Isabel Wiseler a goûté aux tabloïds locaux et juge la presse «agressive» et «irrespectueuse».
Avec des titres comme «Five crazy ladies and two normal men» pour qualifier la délégation, on n’en penserait pas moins.
«On peut aller dans chaque pays et trouver un point qui pose problème. Mais quand il y a une condamnation par l’UE il y a une certaine gêne et on essaie de résoudre les problèmes. Mais là, en Hongrie, c’est la série et ce sont des atteintes à des droits fondamentaux et ils ne voient aucun problème. Il n’y a pas la moindre volonté de changer quoi que ce soit», conclut Isabel Wiseler de son séjour hongrois.
Geneviève Montaigu
A quoi la délégation s’attendait-t-elle? A ce que le gouvernement s’agenouille devant une délégation qui présentait – aux yeux d’Orban – trois caractéristiques qui la disqualifiaient d’office: 1) Elle se composait majoritairement de femmes. Horreur! 2) Elle représentait une institution communautaire. Double horreur! 3) Prenant compte en compte que les violations de la législation sont manifestes, elle ne pouvait qu’enquêter qu’à charge de l’Hongrie. Alors là… Néanmoins la mission avait quelque chose de positif. Elle gênait. C’est peu, mais c’est mieux que rien.
Y étiez vous ? habitez vous en Hongrie ? Arrêtez vos commentaires hors de propos . Les femmes sont bien représentées en Hongrie . Quel problème avec une institution communataire ??? La Hongrie fait partie de plusieurs. Violations de la législation ???? quelle législation et quelles violations ??? Les droits des minorités ?? réfléchissez ,lesquelles. Les Roms sont très satisfaits du gouvernement . Les LGBT sont bien tranquilles . Le rapport de la commission qui devait venir vendredi dernier est remis à dans 3 mois …
IL y avait quelque chose de honteux et révoltant dans cette commission ,attendue depuis des mois si non des années après les mensonges du rapport Sargentini. Conclusions reportées .. personne n’est dupe ,l’UE attendra les élections de 2022. De même que Soros à bien financé les recherches sur le logiciel espion et les papers qui viennent d’être publiés avec la photo du premier ministre tchèque à qq mois aussi des élections .
Informez vous à droite et à gauche avant d’attaquer et réfléchissez.