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La saga du « Wing Wave » continue


Dans un article occupant une page et demie, Der Spiegel explique que l'ancienne directrice de l'Aviation civile, Christiane Weidenhaupt avait été poussée vers la sortie pour s'être intéressée d'un peu trop près aux questions sécuritaires au sein de la société Cargolux. (Photo : Archives LQ)

Samedi dernier, l’hebdomadaire allemand a une nouvelle fois tapé sur le Luxembourg, en s’attaquant au ministre en charge des Transports. Le syndicat évoque du «réchauffé» et «une revanche politique».

Dans un article occupant une page et demie, Der Spiegel explique que l’ancienne directrice de l’Aviation civile, Christiane Weidenhaupt avait été poussée vers la sortie pour s’être intéressée d’un peu trop près aux questions sécuritaires au sein de la société Cargolux. L’épisode du «Wing Wave» de Seattle, au cours duquel un pilote aurait effectué une manœuvre dangereuse au décollage afin de saluer la tour de contrôle, avait incité l’ancienne directrice de la DAC à enquêter sur ce type de pratique douteuse d’un point de vue sécuritaire.

Postée sur YouTube le 30 septembre 2014, la vidéo de la fameuse manœuvre du «Wing Wave» au-dessus du tarmac de Seattle (États-Unis) a été vue près de 3 millions de fois. On y voit un Boeing 747-8 décoller depuis la piste, avant de se balancer avec nonchalance, de gauche à droite, puis seulement ensuite faire son ascension vers les cieux de Seattle. En poste depuis peu, la désormais ex-directrice de l’Aviation civile, Christiane Weidenhaupt, avait alors déposé plainte auprès du parquet, après avoir également découvert d’autres dysfonctionnements concernant des pratiques d’ordre sécuritaire peu «orthodoxes», qui n’ont pas forcément entraîné son approbation.

Or quelques mois plus tard, Christiane Weidenhaupt aurait (selon la version officielle) demandé au ministre en charge des Transports, François Bausch, de la décharger de ses fonctions de directrice de la direction de l’Aviation civile (DAC), afin d’accepter un nouveau défi au ministère de la Famille, de l’Intégration et à la Grande Région, en tant que conseiller de direction 1re classe auprès du secrétariat du CESGR, le Comité économique et social de la Grande Région). La demande, acceptée par le ministre, prit effet le 1er février 2015.

Quant à la plainte déposée, elle sera restée sans suite. Or selon un article d’une page et demie paru le week-end dernier dans l’hebdomadaire d’investigation allemand Der Spiegel, dont l’intitulé, «Mundtot in Luxemburg» (musellement au Luxembourg), est sans équivoque, l’ex-directrice, qualifiée de «lanceuse d’alerte», aurait été réduite au silence et donc «priée» de ne rien divulguer.

L’OGBL parle d’une «volonté de revanche»

Contactée par nos soins, la confédération OGBL, par la voix de son secrétaire central en charge des affaires courantes du syndicat Aviation civile, Hubert Hollerich, estime que cette affaire n’est que du «réchauffé».

«Il s’agit d’une histoire ancienne (…) Je suis un peu surpris et ai vraiment l’impression que l’hebdomadaire Der Spiegel profite du « trou » de l’été pour ressortir une vieille affaire, afin de donner une mauvaise image du Luxembourg, comme il l’a déjà fait par le passé», juge-t-il. «Une enquête est en cours, mais j’ai entendu dire que Christiane Weidenhaupt était déjà sur le départ bien avant cette histoire de « Wing Wave ». Il existait, en amont, d’autres raisons pour qu’elle s’en aille», complète Hubert Hollerich. Selon ce dernier, un conflit bien antérieur s’était installé entre le ministère du Développement durable et des Infrastructures et Christiane Weidenhaupt. «L’entente entre les deux parties n’était pas au beau fixe.»

Quant aux allégations du Spiegel selon lesquelles l’ancienne directrice serait une lanceuse d’alerte qui n’aurait pas bénéficié d’une protection adéquate, l’OGBL n’est sensiblement pas du même avis, car il rappelle que l’Association luxembourgeoise des pilotes de ligne (ALPL) avait déjà dénoncé, bien avant elle, certains dysfonctionnements de type sécuritaire au sein de la société de fret aérien Cargolux. Hubert Hollerich évoque, dans ce cadre, «une volonté de revanche» pour justifier cet article.

À propos de la manœuvre du Wing Wave, le syndicaliste de l’OGBL reconnaît que «cette pratique n’est pas « correcte » et que l’avion en question ne volait pas assez haut. Cela étant, il ne s’est produit aucun accident et il n’y a aucun blessé.» En conclusion, l’OGBL estime que «l’ALPL et le LCGB ont tenté de nuire au gouvernement». Ambiance…

Claude Damiani

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