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La COP26 vécue de l’intérieur : « Un accord devrait être faisable »


Les ONG et les jeunes activistes connaissengt les plus grandes difficultés à accéder au centre de conférences qui accueille la COP.

Selma Vincent est la seule déléguée de Youth for Climate Luxembourg présente à la conférence mondiale sur le climat. Au bout des premiers jours de tractations, elle veut croire à un accord final fort. Mais «on n’est qu’à la première semaine», met en garde l’activiste.

Le festival de déclarations alarmistes tenues par les chefs d’État et de gouvernement en ouverture de la 26e Conférence mondiale sur le climat (COP26) a été suivi de premiers engagements et accords. «Contrairement à ce qui a été discuté avant cette COP, les premières négociations s’annoncent bien plus positives que lors de la COP25», estime Selma Vincent, la seule déléguée de Youth for Climate Luxembourg (YFCL) présente à Glasgow, ville hôte de cette grand-messe pour la lutte contre le changement climatique.

Greta Thunberg, la figure de proue du mouvement des jeunes pour le climat, est plus sévère, histoire de continuer à mettre la pression sur les négociateurs des 200 pays signataires de l’accord de Paris. Sur Twitter, elle n’a pas manqué de pointer du doigt l’hypocrisie de ce sommet sur l’environnement : «La COP26 a été désignée comme la COP la plus excluante de tous les temps. Ce n’est plus une conférence sur le climat. C’est un festival de greenwashing du Nord. Une célébration de deux semaines de business comme d’habitude et de bla-bla-bla.»

«Un manque de place…»

En effet, les ONG et les jeunes activistes connaissent les plus grandes difficultés à accéder au centre de conférences qui accueille la COP. «Je suis vraiment contente d’être ici, mais il est vrai que le principe qui veut que les ONG fassent partie intégrante des négociations n’est pas respecté. Nous avons suivi le début de la COP par mail, sans pouvoir participer aux pourparlers», rapporte Selma Vincent.

La situation se serait légèrement améliorée depuis lors : «Entretemps, j’ai pu assister à certaines négociations portant notamment sur les marchés carbone. On n’a cependant pas encore accès à tout. Cela vaut plus particulièrement pour les jeunes venus de l’hémisphère sud jusqu’à Glasgow.»

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Selma Vincent était censée assister au discours du Premier ministre luxembourgeois, Xavier Bettel. «Une attachée nous avait invités à accompagner le Premier ministre, mais cela ne s’est pas fait. Les organisateurs auraient refusé le badge d’accès en raison d’un manque de place», déplore la représentante de Youth for Climate Luxembourg.

Elle espère pouvoir interagir, d’ici la fin de la COP, davantage avec les représentants du Grand-Duché à Glasgow : «Je reste en attente. Il aurait été préférable de faire partie intégrante de la délégation luxembourgeoise.»

«Optimisme modéré»

Malgré les débuts difficiles dans la capitale écossaise, les premières impressions donnent espoir. «Un accord qui permettrait de limiter le réchauffement climatique à moins de 2 degrés me semble assez faisable. Il en va de même pour un accord sur les 100 milliards de dollars à verser aux pays du Sud», avance la déléguée de YFCL, qui affiche un «optimisme modéré». «La réalité est toutefois qu’on n’est qu’à la première semaine des négociations», ne manque pas de rappeler Selma Vincent.

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Du côté des hôtes britanniques, l’enthousiasme est présent. Alok Sharma, le président de la COP26, est venu souligner jeudi que «nous arrivons au moment où nous renvoyons le charbon aux livres d’histoire». Cette ambition reste à inscrire dans un accord fort, à conclure d’ici le 12 novembre, jour de clôture de la COP26.

Les premiers acquis de la COP26

DÉFORESTATION Une centaine de pays abritant 85 % des forêts mondiales se sont mis d’accord pour «stopper et inverser» la déforestation dans le monde d’ici à 2030. L’initiative bénéficiera d’un financement public et privé de 19,2 milliards de dollars (16,5 milliards d’euros) sur plusieurs années.

MÉTHANE Un autre engagement, signé par une centaine de pays, porte sur une réduction drastique des émissions de méthane. Ce groupe d’États, représentant plus de 40 % des émissions mondiales de ce puissant gaz à effet de serre, s’engage à réduire d’au moins 30 % les émissions de méthane par rapport aux niveaux de 2020. L’UE et les États-Unis ont signé cet engagement. De gros pollueurs comme la Chine, la Russie et l’Inde manquent toutefois à l’appel.

ÉNERGIES FOSSILES Une vingtaine de pays, dont de grands investisseurs comme les États-Unis et le Canada, et des institutions financières se sont engagés à mettre un terme d’ici fin 2022 au financement à l’étranger de projets d’énergies fossiles sans techniques de capture de carbone. Le G20 avait déjà annoncé ne plus soutenir les projets de centrale au charbon à l’étranger. Ce nouveau plan inclut pour la première fois gaz et pétrole. Plus de 15 milliards de dollars investis jusqu’à présent dans les énergies fossiles sont censés être réorientés vers des énergies renouvelables.

CHARBON Plus de 40 nations se sont engagées sur une «Déclaration de transition du charbon vers l’énergie propre». Y figurent notamment des pays dans le top 10 des utilisateurs de charbon pour la production d’électricité, dont la Pologne. De grands acteurs du secteur – Australie, Chine, Inde, États-Unis, Japon ou Russie – ont préféré rester à l’écart.

David Marques

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Un commentaire

  1. Toutes ces déclarations d’intention, comme toutes les précédentes resteront lettre morte.
    Un pari: les émissions de CO2 en 2050 seront les mêmes ou supérieures à celles d’aujourd’hui.

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