Grand-Duc Jean : un hommage populaire, digne et solennel

Plusieurs centaines de personnes, citoyens luxembourgeois et étrangers ainsi que touristes de passage, sont venues «saluer» une dernière fois le Grand-Duc Jean, lundi au Palais grand-ducal.

L’heure était plus que jamais au recueillement et aux derniers hommages au Grand-Duc Jean, lundi à Luxembourg.

En matinée, ce sont les membres de la Chambre des députés, du gouvernement, du collège échevinal de Luxembourg ainsi que les différents représentants des autorités nationales, qui sont venus rendre un dernier hommage au Grand-Duc Jean, exposé dans la chapelle ardente, au Palais grand-ducal.

«C’était très touchant!»

Autour de 13h30, plus d’une centaine de personnes, venues de tout le Grand-Duché, mais aussi de la Grande Région voire de contrées bien plus lointaines encore, s’agglutinaient déjà contre les barrières formant le périmètre de sécurité autour de l’entrée du Palais grand-ducal, rue du Marché-aux-herbes.

Peu après, les membres de la police grand-ducale ouvraient un passage afin que puisse se mettre en place une file d’attente, en forme de serpentin. En toute dignité, des dizaines de personnes se sont alors mises dans le rang, avant de patienter jusqu’à l’entrée du Palais.

Une fois engouffrés dans le Palais, les gens ont été dirigés vers une salle située au rez-de-chaussée, un par un, le tout dans un silence de cathédrale, la marque d’un respect absolu envers le défunt. Après avoir gravi les cinq petites marches menant à la salle où la dépouille mortelle du Grand-Duc Jean avait été disposée, les gens se sont relayés, face à l’ancien chef de l’État. Un bénitier et un goupillon avaient été placés à proximité de la dépouille mortelle, de sorte que certaines personnes ont rendu un dernier hommage religieux au Grand-Duc Jean, en effectuant le signe de la croix, à plusieurs reprises parfois.

Certains autres ont prononcé quelques paroles inaudibles voire des bribes de prières ou encore l’une ou l’autre pensée d’affection et d’amour. Ainsi, si tous se sont succédé dans l’émotion, chacun y est allé de son hommage personnalisé, avant de quitter la chapelle ardente, souvent le visage grave et une larme au coin de l’œil. Cela étant, des secouristes étaient présents pour assister les personnes les plus émotives et les accompagner vers l’entrée (ou sortie, le cas échéant) située à l’arrière du Palais, rue du Rost, où les gens ont encore fait parler leur cœur blessé, en écrivant quelques mots dans les deux livres de condoléances mis à leur disposition.

À l’extérieur du Palais, les témoignages des personnes qui n’étaient pas totalement submergées par l’émotion et qui ont accepté de s’exprimer se sont avérés unanimes. À l’instar de la Luxembourgeoise Marie-Jeanne qui a indiqué qu’«il est tout à fait normal de venir rendre un dernier hommage au Grand-Duc-Jean», elle qui vit à proximité et qui est «souvent venue, ici, devant le Palais grand-ducal». «C’était très touchant!», a-t-elle conclu, les yeux quelque peu rougis par la tristesse.

Uschi et Dieter sont, quant à eux, venus de Trèves, avec leur fils Thomas, qui vit au Luxembourg depuis dix ans : «Le Grand-Duc Jean a fait énormément pour le Luxembourg et pour l’Europe. Je suis venue aujourd’hui en signe de gratitude pour ce grand monsieur», a déclaré Uschi. De leur côté, le jeune Brésilien Marco l’Allemande Sarah, et la Belge Delphine ont expliqué avoir souhaité rendre un dernier hommage à un «grand personnage», tandis que Renice Zancanella a tenu à souligner que «le Grand-Duc Jean a fait beaucoup pour le pays» et qu’«il a su accueillir les étrangers au Grand-Duché comme il se doit».

Claude Damiani