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Findel : la menace de grève s’éloigne


Le conflit social portant sur l'exploitation de l'aéroport est en voie d'être résolu. Les représentants du personnel et les syndicats ont obtenu des garanties du ministre des Infrastructures. (illustration Fabrizio Pizzolante)

Les syndicats ont convaincu le ministre en charge des Transports d’intervenir auprès de la direction de l’Aviation civile, dans le litige portant sur le devenir de l’administration de la Navigation aérienne.

Dans le cadre du litige portant sur l’avenir de l’administration de la Navigation aérienne (ANA), la grande inconnue de l’équation se nomme Pierre Jaeger, qui est à la tête de la direction de l’Aviation civile (DAC), soit l’administration étatique qui a, entre autres, pour mission d’assurer la mission d’administration et de gestion des infrastructures aéroportuaires ainsi que de coordination et de contrôle des activités des différents opérateurs présents sur l’aéroport.

En effet, Pierre Jaeger a soudainement fait volte-face il y a une quinzaine de jours, alors qu’un consensus avait été trouvé entre toutes les parties concernées. Mais ce retournement de veste bloque, depuis, l’avancement du dossier et la résolution du litige, expliquent les syndicats. Pour justifier son revirement, le directeur de la DAC avait évoqué l’incompatibilité avec la législation européenne de l’exploitation d’un aéroport par plus d’un opérateur. «C’est faux !», avait rétorqué Hubert Hollerich, secrétaire central à l’OGBL, en brandissant un règlement de Bruxelles datant de 2014 qui «dit carrément le contraire».

En clair, l’attitude de Pierre Jaeger est apparue totalement incompréhensible et les syndicats ont, dans la foulée, demandé des explications au ministre en charge des Transports, François Bausch, la DAC étant placée sous son autorité.

Convoqués jeudi matin au ministère du Développement durable et des Infrastructures, des représentants du personnel de l’ANA, du syndicat Aviation civile de l’OGBL, de la Guilde luxembourgeoise des contrôleurs de la circulation aérienne et de la CGFP ont donc tapé du poing sur la table et… obtenu gain de cause. Ou du moins obtenu des garanties orales du ministre François Bausch, qui a reconnu le bien-fondé de leurs doléances et le caractère urgent de la requête, la menace de grève planant sur le Findel.

Vers une co-exploitation du Findel

«L’entretien s’est révélé très constructif et nous sommes parvenus à convaincre le ministre que la seule solution valable serait celle d’une coexploitation de l’aéroport entre les deux acteurs que sont lux-Airport SA et l’ANA», se sont réjouis les syndicats et représentations au terme de la réunion.

Lux-Airport SA deviendrait l’opérateur de l’aéroport mais transfèrerait un certain nombre de compétences à l’ANA, selon les premiers éléments d’information. Pour ce faire, «les textes actant cette coexploitation restent à être rédigés et il faudra qu’ils soient conformes au droit européen», ont fait savoir les syndicats.

À l’inverse, certains autres points de revendication sont, depuis hier, définitivement entérinés. Parmi eux, le fait que l’ANA ne sera en aucun cas privatisée. Une garantie du ministre qui a le don de rassurer les syndicats, qui craignaient, d’autre part, qu’une administration étatique, l’ANA, puisse travailler en sous-traitance pour le compte d’une société privée, ce qu’est lux-Airport, bien que détenu à 100% par l’État.

En conclusion, la balle serait désormais dans le camp de la DAC, d’après les syndicats. Ce qui est quelque peu surprenant étant donné que cette administration est placée sous l’autorité du ministre en charge des Transports, d’après la loi. Quoi qu’il en soit, le ministre Bausch a assuré aux syndicats qu’il interviendrait auprès de son directeur, Pierre Jaeger. Et, suivant la logique, le ministre devrait avoir le dernier mot et, donc, lever définitivement la menace de grève.

Claude Damiani

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