Démence : un premier centre d’information au Luxembourg

Un premier centre d’information sur la démence, Info-Zenter Demenz, a vu le jour rue des Bains à Luxembourg pour informer proches et familles.

Si ce centre, qui compte trois employés, a été officiellement inauguré mercredi soir, la structure a ouvert en toute discrétion dès le mois de juillet dernier, mais l’emplacement passant au centre-ville a déjà attiré un public avide d’informations en la matière. «Nous avons en ce moment trois personnes par jour en moyenne, ce n’est pas mal en considérant que le lieu n’avait pas encore été officiellement ouvert. La démence est un sujet tabou, ce n’est pas quelque chose dont on parle librement. D’autant plus pour les personnes portugaises qui veulent avoir affaire à quelqu’un qu’ils comprendront facilement», explique Isabel Pereira à la coordination.

Pour Jean-Marie Desbordes, à la direction, le centre répond à un besoin de la population face à un problème de société : «Nous estimons au Luxembourg qu’il y a entre 6 000 et 7 000 personnes touchées, sans avoir de chiffres précis, car il existe différentes formes de démence. Les médecins sont engagés, mais après avoir posé le diagnostic, ils n’ont pas le temps de faire le suivi et de passer du temps avec les familles pour les informer. Le but est que ces médecins renvoient les familles vers nous. Notre but est d’assurer une qualité de vie pour le patient et ses proches, et faire en sorte qu’il puisse rester chez lui le plus longtemps possible.»

Écoute et conseils

Qu’est-ce qu’on trouve alors dans ce centre ? Tout d’abord une écoute. «Les familles sont perdues et se posent beaucoup de questions sur la prise en charge de la maladie, les réactions à avoir face à un proche qu’on ne reconnaît pas toujours… c’est une période très difficile, dit Tara Jung, de la coordination du centre. Nous offrons donc une écoute et nous avons une grande connaissance de tous les acteurs du secteur que nous pouvons recommander, sans jugement. Nous donnons aussi des conseils aux proches pour éviter l’isolement de la personne qui souffre de démence.»

Le Centre est doté d’une petite bibliothèque qui va s’étoffer au fil des mois, et que les visiteurs pourront consulter. Ils pourront aussi y emprunter des ouvrages portant sur la thématique de la démence. Entreprendre la démarche de demander de l’aide ou des informations n’est pas facile, car la démence est une thématique encore taboue dans nos sociétés : «C’est un diagnostic qui fait honte, alors on a tendance à s’isoler pour que les autres ne le remarquent pas, pour ne pas être embarrassé. Mais c’est un cercle vicieux, car une fois isolée, la personne n’est plus autant stimulée intellectuellement, or c’est très important», explique Tara Jung.

Audrey Somnard