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Crise de l’agriculture : « Des solutions existent »


(Illustration : AFP)

Pour Meng Landwirtschaft, si l’agriculture est en crise, cela tient aussi à l’absence de volonté politique.

La plateforme qui réunit plus de 20 ONG des secteurs alimentaires, environnementaux et agraires a présenté, mercredi, son rapport sur l’agriculture. Promouvoir l’écologisation de l’agriculture dans les limites des politiques agraires européennes et nationales, telle est l’ambition qui anime la plateforme Meng Landwirtschaft qui estime qu’au Luxembourg l’agriculture durable est à la fois «nécessaire et réaliste». Bien que le nombre d’agriculteurs ne cesse de diminuer et que la pression du marché mondial continue de peser sur ce secteur, des chances s’offrent à lui.

Un exemple : en dépit de la suppression des quotas laitiers, 19 % des producteurs laitiers locaux veulent accroître leur production. Encouragé par la création de la laiterie BIOG en 2016, leur nombre n’a fait qu’augmenter. «Des solutions existent, ce qui manque, c’est la volonté politique», constate la plateforme dans un communiqué.

Dans son rapport sur l’agriculture, présenté hier, Meng Landwirtschaft analyse les conséquences de décennies de politique agraire erronée sur les consommateurs, l’environnement et les agriculteurs eux-mêmes. Le but? Lancer un débat public autour d’une agriculture à la fois biologique et rentable d’un point de vue économique. Le système agraire actuel «dépend à plus de 100 % de subventions publiques». Il serait temps de chercher un moyen pour le rendre «durable», a souligné Daniela Noesen, de l’association Bio-Lëtzebuerg, aux yeux de laquelle le plan de développement rural (PDR) pourrait être nettement plus ambitieux.

Promouvoir une agriculture durable, c’est aussi se pencher, comme le fait le rapport de Meng Landwirtschaft, sur d’autres questions, comme celle de la santé. On entend assurer au consommateur l’absence de pesticides sur ce qu’il mange. Mais qu’en est-il des cancers ou de la maladie d’Alzheimer qui touchent beaucoup de producteurs âgés? Et la protection des animaux, les accords de libre-échange ou la diversité des plantes utiles?

L’exemple wallon

Pour la première fois, le rapport intitulé Agriculture 2.0 : plaidoyer pour une réorientation de la politique agraire luxembourgeoise contient des exemples de bonnes pratiques. Hier, la plateforme avait d’ailleurs invité deux orateurs pour présenter des initiatives prometteuses à l’étranger, dont Serge Massart du ministère de l’Agriculture belge. Il a évoqué le cas de la Wallonie qui, en 2013, a adopté un plan stratégique pour le développement de l’agriculture biologique, centré autour de la recherche scientifique et de la formation, ainsi que sur la construction de filières qui vont de la production à la consommation en passant par la transformation. La Wallonie a d’ailleurs déjà dépassé les objectifs escomptés vers 2020 : en effet, «le marché se développe plus vite qu’espéré», a constaté l’agronome. Un budget supplémentaire a déjà été alloué.

La Wallonie, qui consacre plus de 20 % de sa surface agricole à l’agriculture bio, est donc un modèle qui, selon le coordinateur de Meng Landwirtschaft, François Benoy, devra «inévitablement» être appliqué au Luxembourg un jour.

Frédéric Braun

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