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Covid Check en entreprise : « Un non-événement » pour les patrons


La décision du ministre Dan Kersch (2e de d.) d’élargir le Covid Check divise syndicats (à g. Patrick Dury et Nora Back, les présidents du LCGB et de l’OGBL) et patronat (à d. Jean-Paul Olinger, le directeur de l’UEL).

L’Union des entreprises luxembourgeoises refoule les critiques émises par le camp syndical sur l’introduction du Covid Check sur le lieu de travail. L’OGBL et la CGFP restent toutefois sur leurs gardes.

« Le Covid Check élargi n’est en vigueur que depuis quelques heures à peine. Il est donc encore prématuré d’apporter des réponses concrètes.» Contactés ce mardi 2 novembre après-midi, la Confédération générale de la fonction publique (CGFP) et son porte-parole, Max Lemmer, restent très prudents.

Même son de cloche auprès de l’Horesca. «Je n’ai pas encore de véritable retour du terrain. Il faudra attendre encore quelques jours pour se forger une image plus complète», avance François Koepp, le secrétaire général de la Fédération des hôteliers, cafetiers et restaurateurs.

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Du côté des patrons, la mesure est considérée comme un «non-événement». «Les syndicats ont tort de faire autant de bruit. Le Covid Check est uniquement une alternative offerte au patron pour organiser son entreprise», affirme Michel Reckinger, le président de l’Union des entreprises luxembourgeoises (UEL). En amont du jour J, bon nombre de questions ont été posées.

«Nous avons établi un document reprenant les questions les plus fréquemment posées. Je suppose vraiment que les entreprises optant pour le Covid Check vont se débrouiller en concertation avec leurs salariés», reprend Michel Reckinger.

Il tient également à calmer les ardeurs des syndicats, qui redoutent des licenciements : «Nous sommes certainement les derniers à vouloir nous séparer de salariés. Le volume de travail est bien trop important en cette phase de reprise.»

Non pour Post et l’administration fiscale

Jean-Luc De Matteis, membre du comité exécutif de l’OGBL, ne lève pas la garde pour autant. «Nous avons eu deux semaines pour préparer le terrain. La voie choisie par le gouvernement reste mauvaise, mais on est parvenu à trouver des solutions pragmatiques», note le syndicaliste.

D’éventuels problèmes seraient toutefois «atténués par le fait que très peu d’entreprises ont décidé d’introduire le Covid Check. Les insécurités juridiques restent trop importantes.» Sur la base d’une prise de contact avec ses délégués du personnel, l’OGBL n’a connaissance que d’un nombre limité de patrons qui ont fait le pas, y compris dans le secteur de la construction.

Jean-Luc De Matteis a aussi une pensée pour le secteur Horeca, obligé d’appliquer le Covid Check : «Des tenanciers risquent de toucher rapidement à leurs limites.»

Qu’en est-il des autres grands employeurs du pays ? La CGFP confirme que le Covid Check ne s’applique pas au secteur de l’éducation. Post Luxembourg (4 600 salariés) aurait aussi rejeté l’option. La décision resterait en suspens à l’administration de l’Enregistrement et à l’administration des Contributions directes.

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Dans le secteur tertiaire, l’Aleba informe que des entrevues avec le camp patronal (ABBL et ACA) n’ont pas permis de trouver un terrain d’entente pour une «application commune» du Covid Check dans les banques et assurances, qui compté plus de 31 000 employés.

Le syndicat se dit opposé au Covid Check s’il «donne lieu à des sanctions ou à des discriminations à l’égard des salariés». L’association des employés de banque et d’assurance appelle les patrons à limiter le Covid Check à certaines zones de l’entreprise et revendique que la société prenne en charge le coût du test pour les non-vaccinés (ou guéris).

UEL et syndicats vont rester en contact

En attendant, la députée Nancy Kemp-Arendt (CSV) fait état de «rumeurs sur les réseaux sociaux» selon lesquelles un nombre croissant de personnes «copient le certificat de vaccination d’un proche sur leur téléphone afin de contourner le Covid Check». La ministre de la Santé, Paulette Lenert, est appelée à prendre position.

Du côté des syndicats et des patrons, il a été conclu de rester en contact dans les deux semaines à venir et d’observer de près la mise en pratique du Covid Check sur le terrain. OGBL, LCGB et CGFP n’excluent pas d’ester, le cas échéant, en justice ou de mener des actions syndicales.

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Le Covid Check obligatoire dans les cantines

Indépendamment du choix du patron ou du chef de service d’introduire le Covid Check ou pas, les salariés et fonctionnaires doivent depuis lundi montrer patte blanche s’ils souhaitent s’attabler dans leur cantine. Les cantines sont en effet assimilées au secteur Horeca, où le Covid Check est désormais obligatoire, y compris pour le personnel.

L’Aleba appelle les exploitants des cantines à mettre en place un service de repas à emporter afin de permettre à tous les salariés de se restaurer, y compris ceux qui ne remplissent pas les conditions du Covid Check.

Il est à noter que le Covid Check n’est pas obligatoire dans les cantines scolaires et les restaurants universitaires.

David Marques

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Un commentaire

  1. C’est le monde à l’envers: les syndicats sont raisonables et les patrons sont devenus fous.

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