Le reconfinement partiel doit être entériné ce mercredi après-midi. Si le besoin d’agir est reconnu par tous, la teneur de l’arsenal anti-Covid renforcé divise la majorité et l’opposition.
Trop tard, trop peu cohérent, pas complet et entaché de problèmes techniques. Claude Wiseler (CSV) résume les «manquements» qu’il voit dans le projet de loi qui doit acter le reconfinement partiel. Mardi en fin d’après-midi, la commission parlementaire de la Santé a adopté à une très courte majorité (8 voix contre 7) le rapport qui va former la base du vote en séance plénière, prévu pour cet après-midi. «Je ne veux pas que notre opposition au texte soit mal comprise. Nous partageons le besoin de réagir face à l’évolution des chiffres des infections, mais en fin de compte, ce qui est prévu par le gouvernement va créer plus de problèmes qu’il n’apportera de solutions», s’explique Claude Wiseler.
Mars Di Bartolomeo (LSAP), le rapporteur du projet de loi, dit «comprendre les divergences de vues à propos des différentes mesures». Opposition et majorité seraient toutefois d’accord «dans ses grandes lignes sur le message central» qui doit se dégager de l’arsenal anti-Covid renforcé. «Chacun doit s’activer de son côté pour endiguer la propagation du virus. Des efforts doivent être produits pour avoir peut-être la perspective d’une plus grande normalité pour les jours de fêtes qui nous tiennent à cœur».
Mars Di Bartolomeo avoue que certaines mesures comprises dans le texte le «dérangent également. Mais si tous les éléments arrangeaient tout le monde, on serait assuré de faire fausse route.» Il fait toutefois remarquer qu’«au-delà de toutes les critiques, il ne faut toutefois pas perdre de vue l’enjeu. Il ne s’agit pas d’une question de confort personnel ou d’une question de cœur, mais d’une question de santé publique. Le nombre de décès doit être endigué et il faut aider le personnel de santé, épuisé mais toujours debout dans la lutte contre le virus», fait remarquer Mars Di Bartolomeo.
Le sport, une autre incohérence
Pourtant, le chemin engagé par le gouvernement continue à diviser toujours autant la Chambre. Ce sont aussi bien de grands principes que de petits éléments de détail qui sont contestés. «Si l’on ferme l’Horeca et qu’on laisse ouverts les commerces, ce que nous pouvons comprendre, il faudrait aussi imposer des mesures sanitaires plus strictes dans les galeries et rues commerçantes et à l’intérieur de tous les commerces», estime Claude Wiseler.
Le sport constitue une autre des incohérences dénoncées par l’opposition. «Les footballeurs peuvent continuer à s’entraîner en six groupes de quatre, mais le cavalier qui se retrouve seul dans un centre équestre est privé de session d’entraînement», détaille Sven Clement (Parti pirate). Les explications fournies mardi par le ministre des Sports, Dan Kersch, auraient donné lieu «à plus de questions que de réponses».
Dernier point majeur : l’entrave aux libertés fondamentales. Déi Lénk reste vent debout contre le maintien du couvre-feu, dont l’utilité ne serait en rien justifiée par des données scientifiques. La limitation du nombre de visiteurs par ménage est plus particulièrement fustigée par l’ADR.
La seule certitude est que le décompte aura lieu au 15 décembre. «Si la tendance à la baisse des infections se consolide, on pourra discuter des allègements de restrictions qui seront possibles», met en perspective Mars Di Bartolomeo.
David Marques