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Coup de sang des médecins : la pression retombe


Reste encore à renouer rapidement le dialogue avec l'AMMD, également en matière de tiers payant généralisé. (illustration Isabella Finzi)

Le coup de sang du corps médical a dominé la quadripartite réunissant tous les acteurs du système de santé national. À l’issue d’une réunion marathon, le ministre de la Sécurité sociale a tenu à dédramatiser les choses.

«Plus de 2,9 milliards d’euros vont être dépensés pour cette année 2018. En fin d’année, les réserves vont atteindre les 860 millions d’euros. On possède donc une marge suffisante pour s’attaquer aux prochains défis, comme la prolongation des congés de maladie de 52 à 78 semaines», a esquissé le ministre de la Sécurité sociale, Romain Schneider (LSAP), à la sortie d’une réunion à rallonge.

Pour sa part, la ministre de la Santé, Lydia Mutsch (LSAP), était aussi fière de pouvoir annoncer les avancées signées pour désengorger les services d’urgence. Une nouvelle large campagne de sensibilisation sera lancée. «On veut garantir d’ici la fin de l’année que pour 85% des patients l’attente tombe en dessous des trois heures d’attente. Actuellement ce taux est de 75%», indique la ministre. Il est également prévu que pendant les heures de pointe (7h-17h), les services d’urgence du Centre hospitalier de Luxembourg et de l’hôpital du Kirchberg soient tous les deux ouverts et accessibles.

Finalement, la ministre va valider dès la semaine prochaine les autorisations pour permettre l’acquisition des quatre nouveaux IRM promis depuis plusieurs mois.

Voilà pour les nouvelles globalement positives. Le camp syndical s’impatiente en effet de plus en plus et veut que les actes concrets se multiplient. Trop de cadeaux seraient aussi toujours accordés au patronat. «Les réserves de l’assurance maladie devraient plus largement être investies dans l’intérêt du patient», estime ainsi Christophe Knebeler, du LCGB.

« Poursuivre un dialogue constructif »

Toutes ces discussions ont cependant été éclipsées par le coup de sang, lundi, des médecins. Le ministre de la Sécurité sociale a tenu à dédramatiser les choses, mercredi. «Je n’ai pas obtenu de réponse claire de la part de l’AMMD sur leur menace d’abandonner le déconventionnement ou de quitter la Commission de nomenclature. Je garde confiance en nos médecins et j’estime qu’il existe une ouverture pour poursuivre un dialogue constructif», résume le ministre de tutelle.

«La discussion que nous venons d’avoir a été très correcte. On est tous d’accord pour dire que la nomenclature est vétuste. J’espère que les médecins vont rester à notre côté afin de continuer sur le bon rythme de croisière que nous avons développé au fil des derniers mois», enchaîne Romain Schneider. La définition des nouvelles prestations qui pourraient être prises en charge par la Caisse nationale de santé «pourrait être clôturée d’ici la fin de l’année», avance le ministre.

Il espère renouer rapidement le dialogue avec l’AMMD, également en matière de tiers payant généralisé. «La Chambre des députés m’a donné la mission de sonder les médecins. Je reste ouvert au dialogue sur ce point, mais aussi sur tous les autres points évoqués par l’AMMD», précise Romain Schneider, qui a également tenu à calmer le jeu en ce qui concerne le contrôle médical : «Il ne vise certainement pas tous les médecins. Il s’agit surtout de cibler les 2% qui se rendent coupables d’abus. Ce ne sont pas des abus financiers, mais bien des abus du principe de solidarité.»

Reste à savoir comment ce bras de fer va évoluer.

David Marques

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