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Combattre les amalgames


Xavier Bettel a eu une pensée pour les victimes de Paris, mais aussi pour les victimes des attentatsde Beyrouth et les victimes de l'avion russe. (Photo : François Aussems)

Le Premier ministre et le président de la Chambre des députés ont fait chacun une déclaration qui mettait en garde contre les amalgames. Les terroristes ne sont pas des réfugiés.

Une minute de silence a été observée en début de séance, hier à la Chambre des députés. La solidarité doit être forte pour «défendre» les «valeurs de liberté et de démocratie».

Le président de la Chambre des députés s’est exprimé en luxembourgeois et en français en ouverture de la séance plénière, hier après-midi. Mars Di Bartolomeo a déclaré que l’on a vécu «une nouvelle dimension de la terreur», à Paris vendredi dernier et que les députés se montraient «solidaires» des Français en assurant que les attentats les avaient «atteints» même s’ils n’avaient pas été «physiquement blessés».

Mars Di Bartolomeo a rappelé que la cible n’était pas Paris «mais nos valeurs de démocratie, de liberté et de tolérance», a précisé le président de la Chambre des députés. «Les attaques sanglantes nous ont touchés, mais les auteurs ne sont pas les réfugiés, qui fuient précisément le terrorisme. La force de nos valeurs communes seront nos meilleures armes contre ces criminels fanatiques», a assuré Mars Di Bartolomeo.

Le Premier ministre, Xavier Bettel, lui a emboîté le pas et a rappelé, de la tribune du Parlement, que cet instant était réservé à la mémoire des victimes de Paris mais pas seulement : il a eu une pensée pour les victimes des attentats de Beyrouth, la veille, et aux victimes de l’avion russe dont il ne fait plus aucun doute aujourd’hui qu’il s’agissait d’un attentat commis par ces mêmes barbares de l’État islamique. Plus largement, Xavier Bettel a affirmé que ses pensées allaient à «toutes les personnes innocentes qui, à travers le monde, étaient blessées ou tuées de cruelle manière».

Il a martelé, comme Mars Di Bartomomeo avant lui, que ces terroristes ne devaient pas être assimilés aux réfugiés. «Les terroristes ne sont pas des réfugiés et les réfugiés ne sont pas des terroristes», a souligné le Premier ministre en mettant en garde contre les amalgames qui s’opèrent déjà dans la société. «Nous tenons ensemble pour défendre nos valeurs, pour notre démocratie et pour notre liberté», a-t-il assuré.

Aider les Syriens à fuir

Face à cette «violence», à cette «haine» et à ce «terrorisme», qui constitue une «réalité», le Premier ministre plaide pour que tous poursuivent leur engagement au maintien de «la paix et la liberté sur notre continent», en combattant les «causes de l’extrémisme». Il faut donc «offrir des perspectives» aux jeunes et se préoccuper de tous les individus «qui viennent chez nous».

Il a rappelé que les attentats ont été revendiqués par un groupe «qui maltraite les valeurs de l’islam, qui fonctionne hors religion». Il a encore insisté sur l’aide indispensable à apporter aux réfugiés qui fuient «cette misère». Et de rappeler qu’à Alep ou à Homs, en Syrie, les habitants vivent quotidiennement ce que Paris a vécu quelques heures, vendredi. «Nous devons aider ces gens à fuir», a déclaré le Premier ministre, ajoutant que cela relevait «de notre responsabilité et de notre devoir».

Après les interventions du président de la Chambre et du Premier ministre, les députés ont observé une minute de silence. En reprenant place, personne n’osait le rompre. Mars Di Bartolomeo est passé à l’ordre du jour qui comportait hier un débat sur la politique de coopération et de développement

Geneviève Montaigu

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