Chantiers, transports : « Le monde du travail n’est plus le même qu’avant »

Les ministres François Bausch (Mobilité, Travaux publics et Sécurité intérieure) et Dan Kersch (Travail, Emploi, Économie sociale et solidaire) ont abordé dans les grandes largeurs les nouvelles dispositions régissant les transports et les chantiers.

En prolongement des annonces du Premier ministre sur le déconfinement en plusieurs phases du pays à partir du 20 avril, concernant précisément la reprise des chantiers, transports publics et de certains secteurs d’activités, les ministres en charge de ces portefeuilles ont donc explicité vendredi les modalités de mise en œuvre de la stratégie gouvernementale. Exercice auquel s’était prêté la veille leur homologue à l’Éducation nationale, Claude Meisch, sur le retour en classe des élèves.

Dans tous les domaines, le mot d’ordre reste celui de la sécurité. Notion fondamentale sans laquelle un retour à la normalité ne peut être envisagé. Et sur les chantiers, la sécurité souffre déjà de défaillances. En témoignent les accidents fréquents, malheureusement souvent tragiques, qui y surviennent.

François Bausch, arrivé masqué pour appuyer la nécessité de porter une « protection buccale », a d’abord tenu à « remercier tous les citoyens pour leur discipline qui, jusqu’à présent, ont bien respecté les règles ».

Le ministre a rappelé l’obligation de porter un masque ou autre protection buccale dans les transports publics, « la distanciation physique de deux mètres étant difficile à respecter ». Surtout, il a indiqué que « les cadences des transports ne seront pas augmentées » puisque seul le secteur de la construction va pleinement redémarrer à partir de lundi.

Le tram en priorité

Tous les chantiers ont été mis à l’arrêt depuis cinq semaines au Luxembourg. Aussi, le chantier d’extension du tram reprendra « prioritairement sur les croisements » là où le trafic routier est réduit. Ce qui permettra de mener à bien les travaux « les plus sensibles », difficiles à réaliser d’ordinaire.

Toutefois, les questions liées à la bonne application des règles de sécurité n’ont pas été tranchées sur le fond.

François Bausch s’est davantage attardé sur les contrôles de la police grand-ducale relatifs aux consignes du gouvernement sur les déplacements de la population. Ces contrôles de terrain – une centaine par jour – seront maintenus sous leur forme actuelle au moins jusqu’au 11 mai. Le ministre a toutefois adressé un rappel à l’ordre aux usagers de la route « qui pensent que les limitations de vitesse ne sont plus d’actualité ». Et de relever « plusieurs accidents graves » recensés durant cette période de confinement.

Interrogé par la presse sur des interventions policières parfois directement au sein d’habitations privées pour traquer les rassemblements interdits, le ministre a dû jouer les équilibristes. La police n’est pas censée contrôler les personnes à domicile, « sauf pour vérifier des faits sur la base d’appels ou dénonciation ». En substance, la situation inédite que nous vivons autorise des exceptions.

Moins de camionnettes en circulation

Dan Kersch a ensuite pris la parole pour souligner l’objectif de garantir sécurité et santé au travail, remises au premier plan par la crise qui secoue le monde entier. « Le Code du travail est toujours en vigueur », a insisté le ministre, renvoyant les employeurs à leurs obligations légales.

« Le monde du travail n’est plus le même qu’avant, des modifications s’imposent », a poursuivi Dan Kersch, sans pour autant entrer dans des détails autres que les mesures sanitaires et d’hygiène, ou la réduction du nombre de salariés présents en même temps dans « les endroits dangereux ». « C’est possible sur un chantier », juge le ministre. Par exemple, les transports liés à la construction, en particulier « la circulation des camionnettes », devront être restreints pour éviter que trop d’employés se retrouvent ensemble dans un espace clos.

Alexandra Parachini