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Chantier du logement : quelles solutions et pour quand ?


Éternel chantier que celui du logement dans le riche Grand-Duché. (illustration Alain Rischard)

Sans trop polémiquer, les partis représentés à la Chambre ont dévoilé jeudi leur liste de solutions pour endiguer la crise du logement. L’urgence semble enfin reconnue…

Le logement constitue un éternel chantier dans le riche Grand-Duché. Lorsque le CSV a pris les rênes du ministère du Logement social en 1979, la décision a été prise de laisser le pouvoir au marché. «Aujourd’hui, il faut être sincère et affirmer que cette politique est un échec», ont clamé plusieurs députés lors du très attendu débat de consultation sur la crise du logement.

À l’issue de plus de quatre heures de débats, le tout dans une ambiance très sereine, une impression se dégage : l’État est appelé à enfin reprendre la main. Ou, pour le dire autrement : à enfoncer le clou après avoir multiplié sans véritable concept directeur une multitude d’aides et d’outils visant à endiguer la pénurie de logements.

«Entre 1985 et 2014, le pays a accumulé un déficit de 32 000 logements. Cela représente 1 000 logements dont le pays aurait eu besoin par an qui n’ont pas été sortis de terre», souligne le député Max Hahn (DP). Le jeune président de la commission du Logement n’a pas hésité à critiquer les plus anciens représentants du camp politique. «La problématique du logement existe depuis les années 70. Depuis lors, de nombreuses mesures ont été décidées, qui ont aussi amené des améliorations ponctuelles, mais qui ont été insuffisantes pour contrer la flambée des prix que connaît jusqu’à ce jour le secteur immobilier», enchaîne Max Hahn.

Il en remet une couche en soulignant qu’ «il appartient à la franchise politique d’avouer que sur les 35 dernières années, les mesures prises n’ont de loin pas été suffisantes pour prévenir la problématique à laquelle on est confronté aujourd’hui. On ne cesse de courir derrière les erreurs politiques commises lors de ces dernières décennies.»

Peu d’intérêt de Wiseler, suivi par d’autres

Le CSV – en charge de la politique du logement entre 1979 et 2013 – a certainement passé un mauvais quart d’heure, jeudi. Pour le chef de file du camp chrétien-social, il ne s’agissait en effet que d’un gros quart d’heure. Après l’introduction du ministre du Logement, Marc Hansen (DP), qui a insisté sur le fait que «les discours du dimanche doivent faire place à du concret», et l’intervention de son collègue Marc Lies, le candidat à la présidence du prochain gouvernement s’est en effet éclipsé longuement. Pour ne pas être confronté à la salve de critiques émanant des différents orateurs ?

Plus déplorable encore : Claude Wiseler a été imité par de nombreux autres députés. Une très large partie des élus ont en effet une nouvelle fois été aux abonnés absents lors de ce débat crucial pour l’avenir du pays. Même des élus locaux, tout de même logés à la première enseigne pour contribuer à solutionner la crise du logement, ont préféré quitter la salle plénière au lieu d’assister au débat, qui sans être révolutionnaire a dressé pas mal de pistes pour permettre au prochain gouvernement de poursuivre sur la lancée de la majorité sortante.

«Je vous propose de regrouper toutes les propositions dans un tableau de synthèse qui sera discuté en commission du Logement», a proposé le ministre Marc Hansen. Le débat va donc se poursuivre, mais les élus doivent garder à l’œil que le temps presse.

«Le président de la Chambre m’a recommandé en amont de ce débat de relire le verbatim d’un débat semblable sur le logement mené ici même en 2001. Je l’ai fait et je constate que la problématique n’a fait qu’empirer. J’espère que la Chambre siégeant dans 17 ans ne devra pas dresser le même constat. Car une chose est sûre : dans 17 ans, il sera trop tard et le pays aura percuté le mur du logement», met en garde David Wagner (déi Lénk).

L’État est appelé à s’engager plus activement, notamment contre la spéculation. Mais les propositions présentées largement au conditionnel par Marc Lies (CSV) laissent transparaître que le «changement de mentalité» réclamé doit encore se concrétiser.

David Marques

Notre dossier spécial, à retrouver en intégralité dans Le Quotidien papier du vendredi 2 mars.

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