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André Roeltgen : « Le gouvernement doit faire des choix »


(Photo : Jean Claude-Ernst)

Le 22 septembre, l’OGBL présentait un «paquet social», visant davantage de justice sociale. Entretien avec le président du syndicat, André Roeltgen.

Les négociations sociales entre syndicats et patronat piétinent. Pour André Roeltgen, président de l’OGBL, la faute en incombe aux patrons. Face à cette situation, ce sera au gouvernement de prendre des décisions, estime-t-il. Parmi nombre de revendications, le président du premier syndicat du pays insiste particulièrement sur la réduction du temps de travail et la réforme fiscale.

La « tripartite » prévue aujourd’hui a été annulée, officiellement en raison de l’agenda de la présidence luxembourgeoise du Conseil de l’UE. Mais des discussions en cours au Comité permanent pour le travail et l’emploi n’aboutissent pas. Les négociations sont-elles bloquées ?

On constate qu’il y a de plus en plus de négociations séparées. Il est évident qu’aujourd’hui, à trois ça ne fonctionne pas. Le vrai frein aux négociations ce sont les employeurs et surtout leur principale organisation, l’UEL.

En quoi le syndicat patronal est-il un frein ?

Des comités discutant de sujets qui concernent les syndicats et les salariés ont été créés sans que ces derniers y soient associés. Le patronat mène les négociations seulement après. Ce n’est pas la bonne méthode, car il faut un accord commun.

Pourquoi, selon vous, adopte-t-il cette attitude ?

Le patronat veut encore dégrader le code du travail pour mettre davantage la pression sur les négociations des conventions collectives. En faisant cela, il s’attaque aux instruments mêmes de la négociation. Il s’oppose à la codécision avec les salariés. C’est un bon exemple de la raison pour laquelle nous n’arrivons pas à trouver des accords. Se pose donc la question suivante : comment le patronat, dans ce contexte, peut-il encore prétendre être en faveur du dialogue social?

Et la position du gouvernement vous satisfait-elle dans les négociations ?

Pour parvenir à des résultats, le gouvernement doit montrer une volonté politique. En ne faisant rien, en ne décidant pas, il participe à la dégradation des conditions sociales. Ce gouvernement n’a pas été élu pour continuer une politique de coupe dans les dépenses sociales et une politique d’austérité qui équivaut à demander aux ménages encore davantage de sacrifices au détriment de leurs revenus.

À vous entendre, il n’y a pas de différence entre ce gouvernement et le précédent ?

Je ne répondrai pas à cette question maintenant, je répondrai dans douze mois. Il y a bien une continuité avec la politique du précédent gouvernement : on abroge des avantages sociaux, on fait des promesses. Pour l’instant, je suis en attente. Il faut voir comment les choses vont évoluer. En tout cas, le gouvernement va devoir faire des choix politiques.

Entretien avec notre rédacteur en chef, Fabien Grasser

Retrouvez l’intégralité de l’interview du lundi dans Le Quotidien papier d’aujourd’hui.

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