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« Amateur et irresponsable », tempête le CSV


Le chef de file du CSV à la Chambre, Claude Wiseler (face aux micros), était entouré de Gilles Roth (à g.), Marc Spautz et Octavie Modert pour tirer le bilan de l'année parlementaire écoulée. (photo François Aussems)

Le CSV est plutôt satisfait de la session parlementaire. Les députés chrétiens-sociaux n’ont pas chômé. Mercredi, une nouvelle salve a été lancée contre le gouvernement.

Des alternatives, ils en ont présentées sous forme de propositions de loi et d’amendements, vite balayées par la majorité. Le CSV veut en finir avec «cette légende» qui voudrait que le principal parti d’opposition n’a pas d’idées. Au contraire, il est même entrain de compiler ses initiatives dans l’optique des prochaines élections législatives.

Un inventaire de trois pages en guise d’introduction, voilà ce que le CSV, principal parti d’opposition, présente en guise de bilan, version digeste. Quelque 370 questions parlementaires, 21 motions, 2 résolutions, 25 amendements (en plénière et en commission), 3 propositions de loi, 10 conférences de presse et surtout, 97 projets de loi évacués que le CSV a largement soutenu. «C’est simple, le CSV s’est abstenu 5 fois et a voté 9 fois contre un projet», résume le président de la fraction, Claude Wiseler, pour démontrer que son parti s’adonne véritablement à une «opposition constructive».

Las d’entendre ses adversaires politiques critiquer son absence d’alternative, le CSV se contente calmement de reprendre les conférences de presse qu’il a organisées pour présenter précisément sa vision de la politique du logement, celle de la famille, de la compétitivité, du paquet d’avenir ou encore, en dernier lieu, de l’accueil des réfugiés. Bref, Claude Wiseler a montré que sa fraction ne chôme pas, ni le parti d’ailleurs, qui est associé à toutes les démarches des députés.

«Le problème, c’est que nos propositions ne sont pas entendues. Nos amendements sont balayés en l’espace de quelques secondes en commission», souligne Claude Wiseler. «Cela ne nous dérange pas, nous travaillons calmement sur nos alternatives qui composeront notre prochain programme électoral», ajoute-t-il aussitôt.

Aidé par les sondages et un référendum «malheureux» pour appuyer son constat, Claude Wiseler estime que le gouvernement «a perdu toute sa crédibilité». S’il admet que la présidence va désormais occuper la majorité, il refuse que la politique nationale soit mise en sourdine. «Il y a des dossiers urgents à traiter comme l’éducation nationale avec la menace d’une grève en septembre», rappelle-t-il en évoquant le cafouillage du gouvernement autour de la tâche des enseignants.

L’agriculture en mode veille

Mais il y a aussi la réforme du secondaire, explique Claude Wiseler, regrettant que le dossier ait disparu de l’ordre du jour depuis deux ans en commission parlementaire. «On a l’impression que le ministère ne veut pas s’en occuper», avance-t-il. Quant à la réforme de la formation professionnelle, elle nécessite un projet de loi car, étant considérée comme une «matière réservée» selon les termes de la Constitution, elle ne peut pas être imposée par règlements grand-ducaux. Le Conseil d’État a été très explicite sur ce sujet, mais Claude Wiseler redoute que la majorité patiente jusqu’à la réforme de la Constitution pour lever cet obstacle.

Le CSV secoue également au passage le ministre de l’Agriculture, Fernand Etgen, qui n’a toujours pas déposé le projet de loi agraire pourtant très attendu des jeunes exploitants bloqués dans leurs investissements depuis 2014. Claude Wiseler rappelle également que le ministre n’est toujours pas venu en commission pour présenter son plan de développement rural qui avait fait l’objet de nombreuses observations de la part de la Commission européenne, ce qui ne constitue pas une exception dans l’Union.

Autre ministre libéral dans le viseur du CSV : Corinne Cahen. «Je constate que les allocations d’éducation et de maternité ont disparu depuis le 1er juin et que le projet de loi sur la réforme du congé parental n’a toujours pas été déposé», critique Claude Wiseler. En revanche, les contribuables ont un impôt supplémentaire de 0,5 % depuis le 1er janvier, un impôt temporaire pour l’enfance. «Nous n’avons toujours rien vu de concret à propos de cette prise en charge gratuite, de cette immersion linguistique. Où est le concept, le personnel, les infrastructures?», questionne Claude Wiseler.

Enfin, dernière cible : Maggy Nagel et le fameux organigramme du ministère du Logement, indispensable au Premier ministre pour savoir de quoi s’occupe Maggy Nagel. «On nous dit maintenant que l’organigramme change tous les jours! Monsieur Hansen et Madame Nagel se voient tous les matins et se partagent les tâches de la journée. Ce n’est plus seulement une question d’amateurisme, c’est clairement une attitude irresponsable pour un ministre!», accuse Claude Wiseler.

En guise de réforme fiscale, Marc Spautz, président du CSV, craint de voir une «réformette» tant les positions divergent au sein de la coalition au pouvoir.

Geneviève Montaigu

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