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85 suicides en 2014 au Grand-Duché


Le plan de prévention vise à «combattre les causes et les conséquences du suicide» de même qu'à réduire les tentatives. (illustration AFP)

«La prévention du suicide est l’affaire de nous tous !» C’est la devise du plan 2015-2019, présenté hier par le ministère de la Santé.

On a longtemps considéré le suicide soit comme un acte libre, soit comme un égarement démentiel. Quoique les analyses ont plutôt tendance aujourd’hui à s’articuler autour d’un mélange des deux concepts, les termes d’«hygiène mentale» et de «prévention», dans le discours officiel, laissent penser que le ministère tend à assimiler tous les suicides à une forme de maladie dont on peut guérir.

Le plan de prévention vise à «combattre les causes et les conséquences du suicide» de même qu’à réduire les tentatives. Il s’agit donc clairement d’une opération «pro-vie» qui, si elle est en soi louable, ne prend évidemment pas en compte les situations où la mort apparaît comme la meilleure option.

Vu sous cet angle-là, le discours ministériel semble être le symptôme d’une société qui écarte la mort, tout en érigeant la vie en valeur suprême. «Notre message de base consiste à dire : il y a des solutions», a expliqué la ministre de la Santé, Lydia Mutsch. Le plan évoque d’ailleurs la nécessité de «tenir compte de critères d’évaluation plus globaux, allant de la dé-stigmatisation de la maladie mentale à la « dé-tabouisation » du suicide dans notre société».

Un constat émerge : le phénomène des suicides dus au grand âge. Ils seraient «six fois plus élevés chez les 80 à 84 ans que chez les 15 à 19 ans», selon les études.

D’un point de vue global, le Luxembourg se situerait néanmoins «en dessous de la moyenne européenne, avec un taux de suicides standardisé selon l’âge de 8,7 par 100 000 pour l’année 2012» d’après une étude de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Dans la période de 2000 à 2013, on compte environ 1 017 suicides. Rien qu’en 2014, il y aurait eu 85 «cas probables» sur le territoire.

Frédéric Braun

Un commentaire

  1. De nombreux médicaments peuvent donner des dépressions et des idées suicidaires.

    Pour autant le mésusage des tranquillisants et des somnifères favorisent le passage à l’acte. En France d’après le Ministère de la santé plus de 200.000 tentatives de suicides/an avec 14000 suicides réussis par divers moyens d’autolyses, la plupart de ces passages à l’acte sont favorisés par ces anxiolytiques après consultation d’un médecin (70%) !

    Même problème au Luxembourg, en Belgique et en Suisse !

    Bien cordialement.
    AAAVAM

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