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Une réponse policière ferme et proportionnée


Aucun blessé n’a été à déplorer lors de la manifestation. Les violences ont été brèves et émaillées d’arrestations. (photo Alain Rischard)

La police grand-ducale a rapidement ramené le calme près du rond-point Schuman lors des brèves échauffourées. Le dispositif était adapté cette fois.

Des motards positionnés à de nombreux carrefours de la capitale, des camionnettes sillonnant les rues du centre-ville et le secteur du rond-point Schuman, près du Glacis, placé sous étroite surveillance. Le dispositif policier était conséquent samedi dans la capitale… bien loin de ce qui avait été mis en place le samedi 4 décembre. À l’entrée du parking du Glacis, des unités antiémeutes avaient été disposées et le rond-point Schuman fermé côté Limpertsberg par des barrières. Avenue de la Porte-neuve, une demi-douzaine de policiers, toujours en tenue de maintien de l’ordre, étaient en faction. Une dizaine de policiers se trouvaient à proximité et barraient l’entrée de la Kinnekswiss. L’avenue menant aux tours du Kirchberg était, quant à elle, grande ouverte… mais les manifestants n’ont pas emprunté ce chemin samedi après-midi. Pour compléter le dispositif, une unité de la police se trouvait sur le toit du théâtre de la capitale et avait déployé un drone relié à un câble. L’appareil volant à une trentaine de mètres du sol avait une vue imprenable sur les manifestants. L’hélicoptère de la police est aussi resté en stationnaire au-dessus du rassemblement, ses caméras braqués sur les participants.

Le dispositif de sécurité était somme toute discret au début de la manifestation et aucune tension n’était perceptible. Les prises de parole ont eu lieu pacifiquement, certains criaient des slogans tels que «Liberté, liberté», agitaient des pancartes revendiquant le droit de ne pas être vacciné et dévoilant tout le mal qu’ils pensaient des décisions prises par le gouvernement. La situation a ensuite basculé lorsque le cortège a dû se mettre en branle vers le Kirchberg. Certains prenant la parole voulant se rendre vers la Philharmonie, d’autres voulant se «balader» vers le centre-ville. Une première tentative par quelques manifestants d’aller vers le Limpertsberg a été vite stoppée par un cordon policier. Puis, vers 15 h 30, cinq à six jeunes manifestants, capuches sur la tête, se sont placés derrière les quelques policiers en faction avenue de la Porte-neuve, incitant les protestataires à franchir le cordon d’agents. Les policiers n’ont ni été bousculés, ni provoqués. Après quelques minutes d’hésitation, d’autres jeunes gens, dont une petite poignée déguisés à la façon des black blocs, c’est-à-dire tout en noir, ont marché en direction du centre-ville. Le reste du cortège a alors suivi timidement. Les policiers en faction n’ont pas bougé et les ont laissés passer.  Mais les manifestants ne sont pas allés bien loin.

Dix minutes très tendues

Les protestataires qui s’engageaient en direction du centre-ville n’étaient pas arrivés au milieu de l’avenue qu’au loin, un imposant dispositif de sécurité s’est mis en place. Venant du boulevard Royal, un cordon de policiers luxembourgeois équipés de casques, de boucliers et de matraques est apparu au bout de l’avenue. Il s’est mis très rapidement en formation barrant toute la largeur de la chaussée. Derrière, le canon à eau de la police belge et des camionnettes gyrophares allumés. Leurs intentions étaient claires : on ne passe pas ! Les policiers frappaient sur leur bouclier avec leur matraque pour avertir de leur détermination. Ils ont avancé vers la vingtaine de manifestants excités et le reste du cortège avançant plus en retrait et restant calme. Dans le même temps, des unités antiémeutes ont investi la Kinneskwiss courant vers le rond-point Schuman pour éviter un éventuel passage en force des manifestants par l’espace vert. Il fallait éviter d’être pris à revers.

Le face-à-face entre la police et les manifestants a été bref. Les policiers luxembourgeois ont barré le passage et ont rendu les coups qu’on leur donnait à coups de matraque. Pour éviter des blessés, des deux côtés, le canon à eau a vite été mis en fonction ce qui a permis de refroidir les ardeurs des plus virulents. Des arrestations ont eu lieu et, lentement mais sûrement, les manifestants ont reculé. Quelques projectiles ont été lancés (bouteilles en verre…) mais une fois l’imposant cordon policier arrivé au rond-point Schuman, les choses se sont vite calmées. La police n’a pas investi le rond-point Schuman mais a juste bloqué l’entrée de l’avenue de la Porte-neuve. La tension est retombée. Du moins, à cet endroit car à la fin de la manifestation vers 16 h 30, des petits groupes se sont quand même rendus au centre-ville pour semer le trouble sans violence mais en hurlant des slogans. La police antiémeute n’était pas loin et a joué au jeu du chat et de la souris avec eux.

Le rond-point Schuman a été rouvert à la circulation à 16 h 30, des policiers demandant à une dizaine d’irréductibles de libérer la chaussée ce qu’ils ont fait sans aucun problème. Du côté du Glacis, un cordon de policiers belges assurait la gestion de la petite foule quittant les lieux. L’ambiance était détendue, certains manifestants discutant et plaisantant avec ces policiers venus passer le week-end au Grand-Duché. Le dispositif a ensuite été levé au rond-point Schuman.

L. D.

 

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