Les avocats estiment que les revendeurs n’ont pas commis les infractions au sein d’une structure organisée.
Mercredi après-midi, lors de la huitième audience du procès du réseau de stupéfiants nigérian de Wasserbillig a débuté le marathon des plaidoiries. Pour rappel, quinze avocats assurent la défense des 21 prévenus. Parmi ces derniers se trouvent 18 revendeurs de drogues.
« Le tribunal devra acquitter les prévenus de l’association de malfaiteurs. » Voilà la position de Me Pim Knaff, l’avocat à la défense de trois de ces revendeurs. Cette association de malfaiteurs, sur laquelle s’attarde la défense, constitue le nœud dans ce dossier. En effet, au cas où le tribunal retiendrait cette circonstance aggravante, les peines encourues par les prévenus seraient beaucoup plus lourdes.
L’objectif des avocats est donc de démontrer qu’il n’y a pas suffisamment d’éléments dans le dossier pour retenir que les prévenus ont commis les infractions au sein d’une structure organisée. Selon Me Knaff, le propriétaire du «G33» à Wasserbillig, Joseph E., ne s’est pas comporté comme un chef lors de la vente de stupéfiants : « Cela ne ressort pas du dossier qu’il a donné des instructions par rapport à la qualité et à la quantité de drogues .» Les revendeurs n’auraient pas non plus reçu de zone spécifique à desservir.
«Il n’y a pas de hiérarchie certaine»
« S’il y avait eu une hiérarchie, l’association aurait attribué à tous les membres un lieu de vente », argumente Me Knaff, qui constate encore que le bénéfice variait d’un revendeur à l’autre. « Il n’y a pas de bénéfice commun. Chacun agit pour soi. » Sa conclusion : « Il peut y avoir complicité, mais pas association. »
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Dans sa plaidoirie, Me Philippe Stroesser, défendant deux autres revendeurs, s’est dit interloqué sur la quantité limitée vendue par ses mandants. « Il n’y a pas de hiérarchie certaine dans ce dossier », a-t-il estimé avant de revenir sur les conclusions de l’enquêteur selon lequel il y avait deux groupes bien distincts dans le réseau démantelé. Et Me Stroesser de citer un jugement prononcé dans une autre affaire de drogues dans lequel le tribunal avait fait cette distinction entre les revendeurs et ceux qui s’occupent de l’importation et de la revente de drogues. « Les revendeurs ont été condamnés du chef du trafic de drogues, mais pas du volet de l’association de malfaiteurs. » Un exemple à suivre, selon Me Stroesser.
L’après-midi n’aura pas suffi pour venir à bout des plaidoiries de tous les avocats. Le procès se poursuit ce jeudi matin.
Fabienne Armborst