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Station-service braquée à Frisange : peine réduite en appel pour le duo


C'est une véritable volte-face que Serge L. (32 ans) avait faite, à la barre de la Cour d'appel. (Photo : Fabienne Armborst)

En première instance, le prévenu Serge L. avait fermement contesté son implication aux faits du 15 août 2017. Condamné à 13 ans de réclusion ferme, il avait fini par passer aux aveux à la barre de la Cour d’appel. Mardi, sa peine de réclusion a été ramenée à 9 ans de prison ferme. Le coprévenu Hakim H., qui lui niait tout, passe de 10 à 9 ans de prison ferme.

«Je suis désolé d’avoir menti et de vous avoir fait perdre votre temps. Si vous m’accordez une clémence, je pourrais retrouver mon emploi, ma famille et mes enfants.» C’est une véritable volte-face que Serge L. (32 ans) avait faite, à la barre de la Cour d’appel, au début du mois de mars. Le trentenaire arrêté à Compiègne (F) qui en première instance avait contesté, contre vents et marées, avoir participé au braquage d’une station-service à Frisange le 15 août 2017, n’avait pas interjeté appel pour contester les 13 ans de réclusion ferme dont il a écopé, mais pour «changer (s)a version des faits». «J’ai participé», avait-il sobrement déclaré avant de déballer la lettre qu’il avait rédigée. Oui, il était l’un des malfrats qui, au petit matin, avaient mis en joue deux employées.

«J’ai fait appel dans le but de soulager ma conscience. C’était la dernière volonté de mon père que j’ai perdu il y a deux mois. Il m’a dit : « Si t’es coupable, prends tes responsabilités et dis la vérité ».» Pourquoi avoir donc nié les faits? «Par peur de retourner en prison et perdre l’homme que j’étais devenu…», dira celui qui sortait de sept ans de prison en 2017.

«Mieux vaut tard que jamais»

Ce n’était certainement pas le braquage du siècle : en plein jour, autour de 6 h 15, deux individus cagoulés, gantés et armés de pistolets d’alarme avaient pris au dépourvu les employées de l’établissement. Surpris par quatre amis rentrant de vacances, le duo était reparti les mains vides. Mais il avait réussi à regagner le véhicule garé sur le parking P&R où les attendait un troisième homme dans une voiture immatriculée en France. Avec ou sans butin, cela ne changeait rien à la gravité des faits, pour le ministère public.

«Mieux vaut tard que jamais», avait commenté la représentante du parquet général à propos des aveux inattendus de Serge L. Si elle considérait que «ces aveux doivent avoir un impact sur la peine», pour elle il était impossible de passer sous les dix ans vu son parcours. La Cour d’appel n’a pas suivi ces réquisitions. Elle l’a finalement condamné, mardi après-midi, à neuf ans de réclusion ferme.

Le deuxième homme, qui avait interjeté appel, bénéficie également d’une réduction de peine. Serge L. avait bien tenté de disculper Hakim H. (22 ans), son ancien compagnon de cellule. Et ce dernier de clamer : «Je n’ai pas participé à ce vol à main armée. C’est tout ce que j’ai à dire.» Au lieu des dix ans de prison ferme en première instance, il s’en sort avec neuf ans ferme.

«Tu peux dire à Yakoub qu’il est mort…»

Comme en première instance, son avocat Me Roby Schons avait plaidé l’acquittement, relevant l’absence de ses traces ADN. Il avait insisté : «Les seules dépositions d’un coaccusé ne sauraient être suffisantes pour une condamnation.» Toujours est-il que pour la Cour d’appel le faisceau d’indices contre Hakim H. était suffisant pour retenir sa participation au hold-up.

C’est en effet Yakoub T. (24 ans), le premier homme identifié dans cette affaire parce qu’il avait malencontreusement utilisé la voiture Ford Mondeo de son père, qui avait balancé les noms de Hakim H. et Serge L. Le jeune homme de Metz avait pris sept ans de prison ferme. Mais il n’avait pas interjeté appel.

Le trio qui se trouve en détention préventive à Schrassig est également condamné à indemniser les deux employées. À l’issue du premier procès, elles s’étaient ainsi vu chacune allouer 5 000 euros au titre du préjudice moral.

Enfin Serge L. était, par ailleurs, poursuivi pour avoir proféré des menaces verbales contre Yakoub T. en décembre 2017 à Schrassig par le biais d’une personne. Une plainte avait été déposée le 12 janvier 2018. Appelé à témoigner à la barre lors du procès en première instance, Yakoub T. avait dit avoir voulu retirer sa plainte. La personne qui avait relayé les menaces à Yakoub T. à l’époque était toutefois formelle pour dire que c’est bien Serge L. qui lui avait dit : «Tu peux dire à Yakoub qu’il est mort….» Pour ces menaces, les premiers juges avaient condamné le trentenaire à 12 mois de prison ferme et 1 500 euros d’amende. Une peine qui a été confirmée, mardi, par la Cour d’appel.

Fabienne Armborst

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