Pour le parquet, le prévenu de 56 ans poursuivi pour avoir escroqué près de 260 000 euros à son entourage entre 2010 et 2014 n’a plus sa place dans la police. Outre les 18 mois de prison et une amende appropriée, il a requis mardi, au 3e jour du procès, une interdiction de remplir pour la durée de 10 ans des fonctions, emplois ou offices publics. La 12e chambre correctionnelle suivra-t-elle ces réquisitions? Réponse le 12 mars.
Jeudi matin, la défense a tenté de sauver les meubles. Selon Me Pim Knaff, le problème de son client est clairement l’«addiction aux jeux». Un peu à l’image d’une dépendance à la drogue, où on est quasi prêt à tout pour arriver à ses fins, le quinquagénaire serait tombé dans un engrenage. «Mon client n’était plus maître de lui. Ce n’est pas une excuse, mais une explication.»
Ils avaient été nombreux à passer de l’argent au policier, car ils lui faisaient confiance. Jusqu’à ce qu’on le place en détention préventive pour trois mois à l’automne 2014, le quinquagénaire en avait embobiné beaucoup.
L’avocat parlera encore d’une «affaire pénible» et d’«une descente aux enfers» après son divorce en 2009. Autant d’éléments qu’il faudrait prendre en considération au moment de la détermination de la peine. Me Knaff sollicite une peine assortie d’un sursis probatoire où le quinquagénaire aurait l’obligation de rembourser les victimes et de soigner sa dépendance chez un psychiatre. Le fait d’être condamné à moins d’un an de prison ferme lui permettrait de garder le statut de policier. Actuellement il est suspendu.
«J’ai honte»
Une dizaine de victimes se sont constituées parties civiles. Elles réclament plus de 81 000 euros de dommages. La défense conteste toutefois les montants réclamés par certains collègues du CI Gare pour des paris sportifs : «Quand on donne de l’argent pour un jeu de hasard, où il y a le risque de perdre, on ne peut exiger de récupérer totalement sa mise.»
«Je regrette profondément. Je ferai tout pour respecter les conditions et rembourser. J’ai honte…» C’était le dernier mot du prévenu face au tribunal.
Fabienne Armborst
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