Les pompiers étaient toujours à pied d’œuvre jeudi matin pour lutter contre l’incendie qui s’est déclaré la veille dans la zone industrielle à Gadderscheier à Sanem/Differdange.
Les colonnes de fumées sont impressionnantes, les flammes également. Un violent incendie a éclaté mercredi vers 10 h 30, sur le site de la firme Kronospan situé dans la zone industrielle Gadderscheier à Sanem/Differdange.
C’est dans une zone de stockage extérieure des déchets de bois laminés que le feu s’est déclaré. Les causes du sinistre restent pour l’heure inconnues. La composition des matériaux et la configuration des lieux ont rendu les opérations d’extinction particulièrement compliquées. Les flammes ont progressé rapidement à cause d’un vent modéré mais tournoyant et piégeur pour les secours.
À côté de ces déchets se trouvaient des troncs de bois entreposés sur le terrain. Une partie de ces piles de bois sec ont aussi pris feu. Devant l’ampleur du sinistre, 70 sapeurs-pompiers ont été mobilisés dans une première phase… Leur nombre est rapidement monté à 120.
Malgré ces renforts, le combat s’est avéré très difficile, les flammes trouvant un combustible idéal pour se propager. Elles ont été aidées aussi par ce vent qui a soufflé toute la journée dans le secteur et rendait la propagation du feu difficilement prévisible. «Le vent n’a pas joué en notre faveur, a expliqué le porte-parole du Corps grand-ducal d’incendie et de secours (CGDIS), Cédric Gantzer. Et la quantité de matière entreposée sur le site était impressionnante.»
Ainsi, au fil des heures, les sapeurs-pompiers ont réussi tant bien que mal à ralentir la propagation des flammes dans un combat acharné. Mais elles continuaient à avancer. Soudain, dans l’après-midi, une détonation a été entendue sur le site de l’incendie : un réservoir situé près des silos de l’entreprise a éclaté sous l’effet de la chaleur. Ces silos étaient remplis de matériaux permettant de fabriquer des panneaux de fibres de bois, des éléments forcément inflammables. Les sapeurs-pompiers ont alors déployé des lances pour protéger ces installations. Heureusement, le feu a pu être maîtrisé à cet endroit mais a continué ailleurs sur le vaste site.
Des renforts venus de France
Durant toute la journée, une noria de camions a été mise en place pour alimenter en eau les lances des soldats du feu volontaires et professionnels venant de tout le pays. Une relève a été organisée au niveau national au cours de l’après-midi. Au total, ce ne sont pas moins de 240 pompiers qui auront été mobilisés pour combattre les flammes dans la journée de mercredi.
Devant l’intensité du sinistre, le CGDIS a adopté, vers 19 h, une nouvelle stratégie. Les responsables ont décidé d’organiser une attaque massive du brasier à l’aide de mousse. Pour mettre en place cette tactique, une colonne de secours française, composée de sapeurs-pompiers du SDIS 54 (Meurthe-et-Moselle) et du SDIS 57 (Moselle), a été appelée en renfort.
Pourquoi utiliser de la mousse? «Lors du premier cours donné aux sapeurs-pompiers, on explique le « triangle du feu », détaille Cédric Gantzer. Pour qu’il y ait du feu, il faut trois éléments : de l’oxygène, de la matière et une flamme. Si un des éléments est absent, il n’y a pas de feu. Sur le site touché par l’incendie, nous avions du combustible en masse (NDLR : le bois) et le feu était intense, nous avons donc décidé d’éliminer l’élément oxygène avec la mousse.» Cette mousse doit étouffer les flammes, mais il faut qu’elle soit utilisée en quantité. C’est pour cela que nos voisins Français ont été appelés en renfort. Ils ont venus avec des camions équipés d’émulseurs. Ce genre de coopération est qualifiée d’exceptionnelle.
Dès le début de l’alerte, les autorités ont demandé aux riverains de fermer leurs fenêtres pour ne pas être gênés chez eux par l’importante quantité de fumée dégagée par le sinistre. Heureusement, aucune victime n’est à déplorer. Le personnel de l’usine, dont les bâtiments ont été préservés des flammes, a également été évacué et mis en sécurité.
Ce jeudi matin, une soixantaine de pompiers étaient toujours mobilisés pour venir à bout du sinistre qui ne devaient pas être circonscrit avant plusieurs heures, selon le CGDIS.
LQ