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Justice : non à une expertise externe dans le meurtre de Hassel


Luxembourg – Lors de la première journée, hier, la Cour d’appel a, par ailleurs, rejeté la demande de la défense de reporter le procès en deuxième instance.

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En janvier 2014, la chambre criminelle du Tribunal d’arrondissement de Luxembourg avait prononcé la réclusion à perpétuité pour les trois prévenus. (Image d’illustration) (Photos : Isabella Finzi/Pierre Matge)

Pas moins de 20 séances avaient été nécessaires, fin 2013, pour boucler le procès en première instance pour l’assassinat de Hassel. Le 22 janvier 2014, la chambre criminelle du Tribunal d’arrondissement de Luxembourg avait prononcé la réclusion à perpétuité pour les trois prévenus, Pascal G. T. K., Jérémy B. et Charles-Édouard C. La même peine que la substitut du procureur d’État avait demandée dans son réquisitoire.

Dans la nuit du 31 octobre au 1er novembre 2010, Camille Kolber avait été assassiné à coups de hache, chez lui à Hassel. Il avait été retrouvé, baignant dans son sang, le jour de la Toussaint, par un de ses proches. Comme mobile du crime, le parquet avait retenu l’argent de la victime. Pascal G. T. K., le fils adoptif de la victime, aurait été l’instigateur du crime. Son compagnon, Jérémy B., ne l’en aurait pas empêché, et aurait donné les instructions nécessaires. Charles-Édouard C., quant à lui, serait l’auteur matériel qui a exécuté le crime à la hache.

Depuis hier, le trio comparaît devant la Cour d’appel. Cette première journée a été marquée par le dépôt des conclusions des avocats à la défense, qui n’ont pas changé en deuxième instance, sauf pour Charles-Édouard C.

Maîtres Liliane Glock et Sébastien Lanoue ont pris la place de maître Pim Knaff. Ils ont demandé hier le report du procès. « Il n’est pas facile de prendre un dossier aussi volumineux », a argué maître Glock. Selon l’avocate, le jugement en première instance se fonde sur des arguments subjectifs. Et les nombreux indices feraient reconnaître qu’il n’y a aucune preuve dans le dossier à l’encontre de Charles-Édouard C. L’avocate a également soulevé le fait qu’à 17h, la hache était encore mouillée. Pour rappel, le médecin légiste avait estimé que la victime était morte entre la fin de la nuit et le matin.

> Critiques au président en première instance

La défense de Charles-Édouard C. a également demandé que « le dossier soit passé au crible par un expert ». Pour cette contre-expertise, elle a proposé un ancien gendarme français qui enseigne par ailleurs à l’École nationale de la magistrature à Bordeaux.

Après une courte suspension de l’audience, le président de la Cour d’appel, Nico Edon, a annoncé que le procès ne serait pas reporté. Quant à la demande de contre-expertise, il a fait savoir : « Il appartient à la Cour de faire un audit du dossier. Ce n’est pas à un expert externe de se prononcer sur cette question. »

Dans leurs conclusions respectives, maîtres Philippe Penning etFränk Rollinger ont, entre autres, critiqué la façon de faire du président de la chambre criminelle, lors du procès en première instance : des témoins n’auraient pas été pris au sérieux et les prévenus n’auraient pas eu l’occasion de s’exprimer jusqu’au bout.

« On plaide beaucoup la procédure. J’aurais aimé qu’on se concentre sur le dossier. Trois personnes se disent innocentes. Qu’elles s’expriment », a enfin laissé entendre la représentante du parquet. Le procès se poursuit vendredi matin à 9h, avec l’audition des prévenus. Au total, quatre séances sont prévues en deuxième instance.

De notre journaliste Fabienne Armborst

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