Cité comme témoin à la barre au printemps 2016, le jeune homme avait fait une fausse déclaration afin d’aider sa copine de l’époque. Il écope en outre d’une amende de 1000 euros.
Ne pas dire la vérité quand on est appelé comme témoin lors d’un procès peut avoir de lourdes conséquences. Un jeune homme de 28 ans qui avait osé mentir sous serment fin avril 2016 afin d’aider sa copine devant le tribunal du travail en a fait l’expérience. Fini son rôle de témoin. Il a terminé à la barre du tribunal correctionnel début juin. C’est en tant que prévenu que le parquet l’avait cité. Lundi matin, il a été condamné à six mois de prison avec sursis et 1 000 euros d’amende.
Dans le cadre du litige avec son employeur, sa copine enceinte prétendait avoir eu une dispense orale en février 2015 pour ne plus devoir aller travailler. Ce qui n’était toutefois pas le cas. Mais cela, la justice ne l’apprendra que bien plus tard. Afin d’appuyer sa position, il lui avait en effet fourni une fausse attestation testimoniale dans laquelle il affirmait avoir «clairement entendu le 19 février 2015» cet entretien téléphonique entre sa copine et son patron lors duquel ce dernier l’avait «dispensée du travail». Il précisait avoir assisté à cette conversation car elle avait activé le haut-parleur alors qu’il jouait à la PlayStation avec d’autres personnes…
«Dire la vérité, toute la vérité, rien que la vérité»
Une affirmation qu’il avait maintenue face au tribunal du travail un an plus tard… Et cela malgré le fait qu’il avait juré de «dire la vérité, toute la vérité et rien que la vérité». Or lors des vérifications effectuées, il était apparu que sa version ne pouvait correspondre à la vérité. Convoqué devant le juge d’instruction, il avait fini par se rétracter.
« Un tribunal doit pouvoir se baser sur un témoin. Une grande partie des jugements reposent sur des témoignages. Voilà pourquoi on répète x fois aux témoins qu’ils risquent d’être sanctionnés s’ils mentent», avait soulevé la parquetière avant de requérir neuf mois de prison et une amende appropriée contre le prévenu sans casier judiciaire. La 16e chambre correctionnelle est au final restée en dessous de ces réquisitions.
La société où travaillait la copine, quant à elle, s’est constituée partie civile. Elle voulait être dédommagée. La demande a été déclarée partiellement fondée. Elle se voit allouer 3 000 euros de dommages et intérêts et une indemnité de procédure de 1 000 euros.
Toutes les parties ont 40 jours pour interjeter appel contre ce jugement.
Fabienne Armborst
Quel scandale de mentir en justice