Accueil | Police-Justice | Incendie tour Grenfell: hommage national aux victimes six mois après

Incendie tour Grenfell: hommage national aux victimes six mois après


la catastrophe de Grenfell est l'une des plus meurtrières qu'ait connue le Royaume-Uni depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. (photo: dr)

Près de 1 500 personnes, dont des membres du gouvernement et de la famille royale, ont pris part jeudi matin à une cérémonie multiconfessionnelle en la cathédrale Saint-Paul de Londres, pour rendre hommage aux victimes de l’incendie de la tour Grenfell.

« Parmi nous se trouvent des survivants de l’incendie survenu il y a exactement six mois. Certains ont perdu des membres de leurs familles, des amis », a déclaré le révérend David Ison, doyen de la cathédrale Saint-Paul, en ouverture de la cérémonie de communion nationale. « Il y a aussi des secouristes et des représentants de notre nation, parce que c’est notre nation qui pleure après cette indescriptible tragédie ».

Avec 71 victimes recensées, 53 adultes et 18 enfants, la catastrophe de Grenfell est l’une des plus meurtrières qu’ait connue le Royaume-Uni depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Pour commémorer ce triste évènement, la Première ministre Theresa May et son ministre des Communautés, Sajid Javid, avaient pris place dans la cathédrale, tout comme le leader de l’opposition travailliste, Jeremy Corbyn, et le maire de Londres, Sadiq Khan.

La famille royale britannique était également représentée par le prince Charles et sa femme Camilla, ainsi que le prince William, son épouse Kate, et le prince Harry.

Les élus du conseil local de Kensington et Chelsea, où se dresse la tour Grenfell, n’ont pas pris part à la célébration, conformément à la demande formulée par plusieurs familles qui leur reprochent de ne pas avoir écouté les signaux d’alarme lancés sur la sécurité de l’immeuble. Ils ont observé une minute de silence à la mairie de quartier.

« Mieux nous écouter »

La cérémonie a commencé avec la diffusion de témoignages audios de rescapés de l’incendie. « Nous ne savions pas comment réagir, nous ne savions pas quoi faire », a raconté l’un d’eux. « Je n’ai jamais rien connu de tel de ma vie ».

Les chorales de filles des écoles musulmanes Al Sadiq et Al Zahra ont ensuite entonné le chant « Ne perds jamais espoir » (« Never lose hope »), avant que Riha Bazar, musicienne syrienne installée à Londres, interprète un morceau de luth.

L’évêque de Kensington Graham Tomlin a pris la parole pour assurer que les victimes ne seraient pas oubliées et demander que cette cérémonie marque un tournant.

« Je souhaite qu’à l’avenir, le nom de Grenfell ne soit plus seulement un symbole de tristesse ou d’injustice, mais aussi celui du moment où nous avons appris à mieux nous écouter et nous aimer », a-t-il déclaré.

Il a aussi réclamé que l’enquête publique sur l’incendie puisse établir la vérité. « Nous pensons que cette vérité apportera la justice, et que la justice permettra la réconciliation », a-t-il souligné.

Après ces mots, une version instrumentale de l’Hallelujah de Leonard Cohen a été interprétée par la fanfare The Ebony Steel, avant que la fille d’une des victimes de l’incendie lise un poème du poète perse Jalal ad-Din Muhammad Rumi.

A l’issue de la cérémonie, l’assistance est sortie de la cathédrale en silence, une rose blanche à la main. Elle était précédée d’une bannière arborant un cœur vert et le nom Grenfell écrit en lettres dorées.

Plusieurs familles de victimes se sont enfin rassemblées sur les marches du monument, portant des portraits de proches disparus.

« Combat quotidien »

Dans la soirée, une marche commémorative est aussi organisée dans le quartier où s’est déroulé le drame, comme chaque mois à la même date.

Alors que la carcasse calcinée de la tour s’élève toujours dans le ciel, rappel permanent de la tragédie, le quartier multiculturel qui l’entoure reste marqué à vif.

« Les gens dans la tour Grenfell ont été oubliés et ignorés avant l’incendie et c’est l’occasion pour les habitants du pays de s’unir et de se tenir à nos côtés », estime Jacqui Haynes, présidente d’une association de résidents.

« La vie dans l’ombre de la tour est un combat quotidien pour soigner notre communauté brisée, de peur que nous oublions ce qui s’est passé cette nuit-là »

Le Quotidien/ AFP

PUBLIER UN COMMENTAIRE

*

Votre adresse email ne sera pas publiée. Vos données sont recueillies conformément à la législation en vigueur sur la Protection des données personnelles. Pour en savoir sur notre politique de protection des données personnelles, cliquez-ici.