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Il fait appel… pour avouer le braquage de la station-service à Frisange


Les premiers juges avaient condamné le trio à des peines allant de 7 à 13 ans de prison ferme. Lors du procès fin 2019, seul un prévenu avait reconnu les faits. (Photo : Fabienne Armborst)

En première instance, le prévenu Serge L. avait fermement contesté son implication aux faits du 15 août 2017. Condamné à 13 ans de réclusion ferme, il a fini par passer aux aveux à la barre de la Cour d’appel. Aujourd’hui, il reconnaît avoir été l’un des braqueurs cagoulés, gantés et armés de pistolets d’alarme qui ont mis en joue deux employées de la station-service.

«Je suis désolé d’avoir menti et de vous avoir fait perdre votre temps. Si vous m’accordez une clémence, je pourrais retrouver mon emploi, ma famille et mes enfants.» Volte-face, mardi après-midi, à la barre de la Cour d’appel, de la part de Serge L. (32 ans), l’un des trois hommes condamnés pour avoir participé au braquage d’une station-service à Frisange le 15 août 2017. Au petit matin, deux employées avaient été mises en joue. Le trentenaire de Compiègne n’a pas interjeté appel pour contester les 13 ans de réclusion ferme dont il a écopé en première instance fin 2019, mais pour «changer (s)a version des faits».

«J’ai participé», a-t-il sobrement déclaré avant de déballer la lettre qu’il avait rédigée. «J’ai fait appel dans le but de soulager ma conscience. C’était la dernière volonté de mon père que j’ai perdu il y a deux mois. Il m’a dit: « Si t’es coupable, prends tes responsabilités et dis la vérité ».» Pourquoi avoir donc nié les faits? «Par peur de retourner en prison et perdre l’homme que j’étais devenu…», dira celui qui sortait de sept ans de prison en 2017.

« Mieux vaut tard que jamais »

«Mieux vaut tard que jamais», commentera la représentante du parquet général à propos des aveux inattendus de celui qui avait maintenu ses déclarations contre vents et marées en première instance. «Ces aveux doivent avoir un impact sur la peine.» Elle se rapporte à la sagesse de la Cour d’appel. Si Me Pim Knaff a parlé d’«une peine extrêmement sévère pour un fait qui a duré deux minutes et qui n’a rapporté aucun butin», elle considère toutefois qu’il est impossible de passer sous les dix ans vu son parcours. Le parquet général estime, par ailleurs, que les déclarations de Serge L. auraient été plus crédibles s’il s’en était arrêté à sa personne et qu’il n’avait pas disculpé son ancien compagnon de cellule Hakim H. (22 ans).

Le second appelant conteste toujours

C’est le deuxième homme qui a interjeté appel dans cette affaire. «Je n’ai pas participé à ce vol à main armée. C’est tout ce que j’ai à dire», a clamé mardi celui qui a pris dix ans ferme. Comme en première instance, son avocat Me Roby Schons a plaidé l’acquittement, relevant l’absence de ses traces ADN. Et d’insister : «Les seules dépositions d’un coaccusé ne sauraient être suffisantes pour une condamnation.» C’est en effet Yakoub T. (24 ans), le premier homme identifié dans cette affaire parce qu’il avait malencontreusement utilisé la voiture de son père, qui avait balancé les noms de Hakim H. et Serge L. Le jeune homme de Metz avait pris sept ans de prison ferme. Mais il n’a pas interjeté appel. Toujours est-il que pour le parquet général le faisceau d’indices contre Hakim H. est suffisant pour retenir sa participation au hold-up. Il demande la confirmation des dix ans de réclusion.

Prononcé le 31 mars.

F. A.

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