La procédure ne dit pas encore pourquoi deux jeunes hommes, habillés de noir, cagoulés et portant des répliques de fusil d’assaut à la ceinture, ont quadrillé la Côte des Roses (Thionville) samedi soir. La police n’a pas pris leur signalement à la légère : le dispositif antiterroriste a été déployé pour les arrêter.
Dans le contexte sécuritaire hors normes de la France actuellement, se promener en pleine nuit, cagoulé et a priori armé, est tout sauf une bonne idée. Samedi soir, quartier Côte des Roses à Thionville, l’histoire n’a pas fait un pli. Sur les coups de 23h30, plusieurs habitants observent, affolés, deux individus déambuler dans les rues. Ils sont cagoulés, vêtus de noir et ont entre les mains ce qui ressemble à s’y méprendre à des fusils automatiques.
En quelques minutes, le commissariat de police croule sous les appels des riverains pris de panique.
Aussitôt, tous les effectifs de police présents ce soir-là sont mobilisés. Parmi les six équipes lâchées aux trousses des deux hommes, il y a celle de la brigade anticriminalité qui se déploie dans sa configuration de lutte contre le terrorisme. C’est-à-dire avec des équipements lourds et des protocoles d’interpellation spécifiques.
Chasse à l’homme
La traque des policiers se concentre sur la Côte des Roses et l’hôpital Bel-Air, mais aussi sur le Linkling et la zone du Kinepolis. Il faut une heure aux patrouilles pour mettre la main sur le duo. Qui est interpellé sans ménagement rue Château-Jeannot. Les armes sont retrouvées quelques mètres plus loin, tout bonnement posées dans un coin. Les garçons avaient décidé de faire une pause.
La tension retombe alors un peu. Pour cause : les armes s’avèrent être des répliques d’un fusil d’assaut et d’un fusil-mitrailleur de type airsoft. Suffisant pour écarter un scénario criminel. Mais suffisant aussi pour que des poursuites soient engagées à l’encontre des deux individus.
«Une inconscience totale»
Tous deux sont inconnus des services de police. Le premier, âgé de 17 ans, a été remis à ses parents. Le second, jeune majeur, a été laissé libre. Tous deux doivent quand même quelques explications à la police, qui les convoquera dans les meilleurs délais. En attendant, leurs armes ont été saisies.
« Tous les éléments laissant penser qu’ils auraient pu passer à l’acte étaient réunis. Leurs armes étaient très réalistes. Ils ont joué d’une inconscience totale dans un contexte a priori ludique à leurs yeux!», objecte le commissaire central.
Dès après l’interpellation des fauteurs de trouble, tous les témoins ayant signalé cette présence suspecte ont été rappelés. Beaucoup sont restés choqués, malgré les explications fournies par la police.
C. F./RL