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Frisange – Une quinzaine de blessés dans une collision entre un bus et un camion


Un bus et un camion se sont percutés lundi un peu avant 7h du matin entre Alzingen et Frisange, au niveau du carrefour menant à Crauthem. L’un des passagers a été assez sérieusement touché.

Hier, vers 7h, un grave accident a provoqué un important déploiement de secours dans le sud du pays. Une collision a en effet impliqué un camion et un bus de ligne, quinze personnes devaient être secourues et transférées à l’hôpital. Les faits se sont déroulés au niveau du carrefour du Schlammestee, entre Frisange et Alzingen, sur la route nationale 3. En voyant l’impact impressionnant sur l’autocar, le bilan définitif est presque miraculeux. La collision a fait quatorze blessés légers et un blessé grave. La personne la plus durement touchée, un passager de l’autocar, a eu la clavicule et le pied cassés.

La police grand-ducale a quadrillé le site de la collision et commencé son enquête. Selon les premiers relevés effectués et les témoignages, un bus de ligne venant de Crauthem depuis le CR132 a marqué l’arrêt au stop du carrefour. À bord se trouvaient treize passagers. Une voiture se trouvait également au milieu de la chaussée de la route nationale 3, dans le sens Frisange-Alzingen, à l’arrêt. Cet automobiliste voulait tourner vers Crauthem. L’imposant bus-accordéon de la société Emile Weber a voulu s’engager sur l’axe Frisange-Alzingen pour se rendre vers la capitale.

Chauffeur du bus désincarcéré

Alors que le car s’était avancé, un camion-benne qui filait vers le sud du pays et qui s’approchait du carrefour est apparu au même moment sur la nationale 3. Le routier, voyant l’obstacle devant lui, a effectué un freinage d’urgence et a donné un coup de volant. Mais il n’a pas pu éviter le choc.

L’extrémité de la cabine du poids lourds, côté passager, a alors percuté le flanc du bus, juste derrière le poste du chauffeur. Alors que le poids lourd s’arrêtait sur le bas-côté de la route en traversant la voie opposée, le car traversait le carrefour, montait sur le trottoir, roulait à travers un parking et s’encastrait dans un muret juste devant la façade d’un restaurant. Preuve de la violence du choc avec le camion, le conducteur du bus a dû être désincarcéré par les sapeurs-pompiers volontaires.

Fort heureusement, l’état de santé du chauffeur de l’autocar est rassurant : il devrait sortir de l’hôpital dès ce mardi. « Nous venons de l’avoir au téléphone, il se porte assez bien, expliquait hier après-midi Romain Kriebs, attaché à la direction des Voyages Émile Weber. Les premières nouvelles que nous avons eues n’étaient pas aussi positives, nous sommes contents que notre chauffeur se porte bien. Quand on l’a eu, il nous a tout de suite demandé comment allaient ses passagers. »

Le chauffeur du bus est un professionnel très expérimenté qui a déjà effectué cette liaison Roeserbann-capitale. L’homme est par ailleurs habitué des voyages internationaux.

Hier matin, lorsqu’il a appris la nouvelle, Romain Kriebs s’est rendu immédiatement sur les lieux de l’accident. Comme les enquêteurs, il n’avance aucune piste pour expliquer la collision. Éblouissement d’un chauffeur, vitesse excessive de l’un ou l’autre usager, mauvaise configuration de la route à cet endroit… tout reste ouvert. La police judiciaire était d’ailleurs sur les lieux hier pour mener l’enquête.

En tout cas, peu après les faits, des voix se sont rapidement élevées pour dénoncer la dangerosité de ce carrefour qui a déjà fait parler de lui par le passé dans de tristes circonstances. La longue nationale 3, en ligne droite, est en effet coupée par le CR132 reliant Crauthem à Weiler-la-Tour. Et cela peut surprendre ! Cette situation, le gouvernement semble la connaître puisqu’il compte installer un radar automatique à cet endroit pour contrôler la vitesse de ceux qui vont et viennent sur la nationale 3 dans ce secteur dangereux.

Vitesse limitée et feux rouges

Hier, le député Alexander Krieps (DP) a même interpellé le gouvernement concernant cet accident. Soulignant, lui aussi, la dangerosité du site, il demandait si l’administration des Ponts et Chaussées ne comptait pas construire à cet endroit un rond-point pour sécuriser le carrefour.

Voyant que le débat prenait de plus en plus d’ampleur, le ministère du Développement durable et des Infrastructures a réagi, hier, en fin de journée. Les services de l’État ont rappelé que ce carrefour du Schlammestee faisait l’objet de différentes propositions de réaménagement et a également été analysé en janvier 2013 au sein du groupe de travail « audits de sécurité », regroupant différents experts de la sécurité routière.

Cet audit de sécurité a conclu que la configuration du carrefour en soi n’était pas la raison de sa dangerosité et que la solution du giratoire ne serait pas adaptée, a souligné le ministère. Comme mesure immédiate, l’étude d’audit, à l’époque, proposait de renforcer la signalisation et de limiter la vitesse à 70 km/h sur la nationale 3.

Les experts voulaient aussi équiper le carrefour de feux rouges réglant les différents flux de circulation avec une priorité pour les bus du RGTR. Le ministère du Développement durable et des Infrastructures a annoncé que l’installation des feux sur ce carrefour aurait lieu sous peu et que cette initiative sera bien combinée avec l’installation d’un radar automatique dans le secteur. L’objectif : obliger les usagers à lever le pied !

Laurent Duraisin

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