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Escroqué de 19 000 euros en vendant son auto


Finalement, plus de quatre ans après la transaction, Paul attend toujours son argent. Son véhicule, il ne l'a jamais revu non plus. (illustration Didier Sylvestre)

En 2015, un jeune homme a eu le malheur de livrer sa Honda CR-V avant même d’encaisser l’argent de la vente. L’affaire finit devant le tribunal…

Paul* pensait avoir trouvé le bon plan pour vendre sa Honda CR-V en passant par un intermédiaire, au début de l’été 2015. Fréquentant à l’époque un club de motos dans le sud du pays, il avait fait la connaissance de Steve H. (40 ans). Ce dernier était membre d’un autre club, mais la confiance semblait régner.

C’est ainsi qu’il lui avait confié son véhicule. Il lui avait même filé le volet jaune de la carte grise, soi-disant pour que la vente se fasse mieux. Et enfin, un contrat de vente avait été signé. Il devait récupérer 18 000 euros une fois l’acheteur trouvé. En définitive, ce sont même 20 000 euros qui lui avaient été promis.

Mais cette joie fut de courte durée. «D’abord, il m’a promis qu’il verserait l’argent en juin, date qui avait été fixée dans le contrat. Un autre jour, il m’a dit avoir un problème au niveau du versement. Puis, c’est sa mère qui devait l’aider à effectuer l’opération bancaire…», se souvient le jeune homme, âgé aujourd’hui de 31 ans. Finalement, plus de quatre ans après la transaction, il attend toujours son argent. Son véhicule, il ne l’a jamais revu non plus. Aujourd’hui, l’épilogue de cette transaction se joue donc devant le tribunal correctionnel.

Mis un peu sous pression, Steve H. avait en effet bien fini par lui remettre lors d’une rencontre, le 8 octobre 2015, à la station-service Q8 à Belvaux une copie de la preuve du virement à la banque des 20 000 euros. Copie sur lesquels figuraient également leurs deux noms respectifs… Mais toujours un peu sceptique, Paul avait décidé de se rendre, sur le conseil d’un ami, à la banque. L’employé au guichet n’était pas longtemps resté assis sur sa chaise. Il était revenu accompagné du directeur de l’agence. Verdict : le document que lui avait remis Steve H. en tant que preuve de virement était un faux. En réalité, il avait tout juste viré 20,00 euros. Ce qui lui avait permis de transformer sur le document falsifié la virgule en un point et d’ajouter un zéro ! On arrive au prix de vente de 20 000 euros.

Une plainte avait été déposée sur-le-champ.

Même modus operandi pour une Saab 9.3 TDI

Et visiblement, Paul n’était pas le seul à s’être fait arnaquer de telle manière. Lors de la transaction avec une Saab 9.3 TDI, Steve H. avait employé le même modus operandi. Au lieu de virer les 5 800 euros au légitime propriétaire du véhicule, il s’était contenté de verser un simple euro… Le quinquagénaire avait également porté plainte à l’époque. Entretemps décédé, il n’a pas pu se constituer partie civile.

À la différence de Paul, qui, pour sa part, réclame les 19 000 euros de dommages et intérêts au titre du préjudice matériel. «À part un virement de 1 000 euros que j’ai reçu après coup, je ne l’ai plus jamais revu», a-t-il précisé.

La 12e chambre correctionnelle n’aura pas eu l’occasion d’entendre les explications du prévenu mardi matin. Ce dernier n’a en effet pas daigné venir à son procès. Sans nouvelles de son client, son avocat a déposé son mandat. L’affaire ayant déjà été remise plus d’une fois ces derniers mois, le tribunal a décidé de prendre l’affaire «par défaut».

À entendre le représentant du ministère public, ce n’est pas non plus la première fois que le quadragénaire a affaire à la justice. Pour lui, les infractions d’abus de confiance, escroquerie, faux et usage de faux sont bien établies. Il a fini par requérir 20 mois de prison et une amende appropriée contre le prévenu. N’ayant pas assisté à son procès, il ne pourra bénéficier d’aucun aménagement de peine.

Prononcé le 17 octobre.

Fabienne Armborst

* Le prénom a été modifié.

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