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Dix ans de prison pour l’ex-époux violent


illustration AFP

Jusqu’en 2014, cet homme de 27 ans frappait régulièrement son épouse. Elle avait presque perdu la vue.

Les coups que l’époux avait régulièrement portés, entre 2009 et 2014, à son épouse n’étaient pas restés sans conséquence. Car aujourd’hui, après toute une série d’opérations, la victime âgée de 44 ans souffre d’un champ de vision réduit. D’après l’ophtalmologue qui a suivi la patiente, le «retour à 100% de sa capacité visuelle est exclu». Avec un peu de chance, la victime pourra retrouver une acuité visuelle de 60%.

L’homme âgé aujourd’hui de 27 ans a été condamné, mercredi, à dix ans de réclusion, dont cinq assortis du sursis probatoire avec notamment la condition de suivre un traitement. Il écope aussi d’une amende de 2 500 euros et doit en outre verser à la victime 10 000 euros pour dommage moral.

À la barre, la victime avait affirmé avoir reçu les premiers coups lors d’un de ses séjours en Tunisie, donc bien avant leur mariage. Elle avait fait connaissance de son mari dans un minigolf en 2008, alors qu’il y travaillait comme animateur. Après sa rencontre et l’échange de numéros de téléphone, elle avait multiplié ses séjours en Tunisie. Ils avaient fini par se marier en 2010.

«La rétine s’était décollée»

«Je l’aimais, je sentais que je devais être avec lui», s’était expliquée la femme devant les juges. «Je m’attendais à ce qu’une fois mariés, cela irait mieux», avait encore indiqué la victime, les larmes aux yeux, qui ne nie pas avoir sans cesse cherché à l’excuser. Devant une psychiatre, la victime avait expliqué que son mari la frappait «parce qu’il souhaitait faire d’elle une femme meilleure».

Jamais, même après avoir subi de nombreux hématomes et pertes de connaissance, la mère de famille n’avait porté plainte contre son mari qui la frappait. C’est l’équipe médicale à la clinique d’ophtalmologie de Hombourg en Sarre qui avait contacté les autorités en mai 2014. À l’époque, la victime avait à un œil une acuité visuelle de 5%. «Sa rétine s’était décollée, mais elle avait aussi des déchirures», avait témoigné le médecin légiste au tribunal.

Le jeune homme avait fini par admettre à la barre sa responsabilité à l’égard de l’ensemble des faits qui lui sont reprochés : «Je regrette tout ce que j’ai fait. J’espère que cela ira mieux aussi vite que possible.» Il avait aussi fini par avouer qu’il avait été effrayé par son propre comportement lorsqu’il avait vu sa femme pleurer ou perdre connaissance. Mais il n’avait pas pu expliquer pourquoi il n’avait pas cessé de la battre.

Fabienne Armborst

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