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Deux trentenaires poursuivis pour avoir poignardé une jeune femme à Hollerich


(illustration Fabienne Armborst)

Depuis mercredi, deux trentenaires comparaissent devant la chambre criminelle pour tentative d’assassinat sur une femme de 20 ans au printemps dernier à Hollerich.

Alertée par plusieurs passants, une patrouille de police était arrivée sur les lieux quelques instants après le drame, le 29 mai 2016 au matin en bas d’un parking. Les agents avaient découvert la victime qui saignait abondamment, prodigué les premiers soins et appelé une ambulance.

Grâce aux indications d’un témoin, la police avait interpellé deux suspects dans un café à proximité du parking. Après leur audition, ils avaient été placés en détention préventive à Schrassig.

À côté de plusieurs témoignages, les policiers ont pu se baser lors de l’enquête sur les vidéos de deux caméras de surveillance installées sur le site. Ces vidéos ont été visionnées à maintes reprises mercredi après-midi lors de l’audience. Sur les images, on observe une première bagarre entre plusieurs individus à 5 h 20. Les parties finissent pas se disperser. Huit minutes plus tard, un nouveau tumulte est visible. Parmi le tas de personnes, l’enquêteur repère notamment les deux prévenus Ana L. (33 ans) et Jonathan L. (35 ans) ainsi que la probable remise d’un couteau.

Une remise qu’avait décrite en détail un témoin lors de ses dépositions à la police. Mercredi, devant les juges de la chambre criminelle, son témoignage était toutefois beaucoup moins précis : «J’ai vu un monsieur donner quelque chose à Madame. Mais je n’ai pas vu ce qu’il a donné.» «Le 29 mai, devant la police, vous avez déclaré que c’était un couteau», l’interrompt la présidente. «Je n’ai pas dit un couteau», réplique le témoin.

Pour l’aider à se souvenir, la présidente donne lecture de ses premières dépositions : «J’ai observé la bagarre entre deux femmes. J’ai pu observer comment un homme passait un couteau à une femme (…) J’ai vu le couteau pénétrer dans la poitrine de la femme.» Également devant le juge d’instruction, le témoin avait affirmé avoir clairement vu entrer le couteau dans la poitrine de la fille en bleu. «À mon avis, c’était un geste volontaire», avait-il, par ailleurs, fait remarquer à l’époque en précisant que le couteau devait faire entre 10 et 15 cm.

Un témoin apeuré peu bavard

«Est-ce que vous avez été menacé, monsieur ?», finit par lancer la présidente au témoin visiblement mal à l’aise. C’est là que le témoin fait état d’un appel et d’un SMS qu’il aurait reçus d’une certaine madame L., le 6 mars, soit le jour même où il a eu sa convocation pour venir témoigner au tribunal : «Bonjour, je voulais demander combien ça coûte pour couper un pantalon. (…) Je me suis trompée.» (…) Je dois régler ça quand ?» (…) – «Arrête de me harceler. Je ne suis pas un couturier.»

«J’ai peur, car je sors tous les week-ends. J’ai également déjà eu une peine assortie du sursis», glisse le témoin, quand la présidente a terminé de lire l’échange de SMS. Après de longues minutes, le témoin a en fin de compte parlé du couteau. «Madame l’a pris avec la main droite», a-t-il ajouté.

Un détail qui rejoint la conclusion du médecin légiste. Selon l’expert, qui a examiné la victime en soins intensifs, l’auteur était vraisemblablement un droitier. Lors de son audition hier, il a parlé d’une «attaque gravissime» pouvant entraîner une perte de sang importante ou une infection. La peau de la victime avait été coupée sur 1,5 cm. Le foie avait notamment été touché. Son état s’était dégradée et elle avait dû être opérée. Toujours selon l’expert, le couteau était affûté d’un côté.

Retour sur l’audition du témoin apeuré et peu bavard : en fin d’audience, il a détaillé qu’après avoir porté le coup de couteau, la femme s’était enfuie dans un café. Son compagnon, quant à lui, l’aurait giflée.

Le procès des deux prévenus poursuivis pour tentative d’assassinat continue ce jeudi après-midi.

Fabienne Armborst

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