La police chypriote cherche lundi dans un lac du centre de l’île méditerranéenne de nouveaux corps de victimes d’un tueur en série présumé, après la découverte ces deux dernières semaines des restes de quatre femmes, toutes étrangères.
Dans le cadre de cette affaire présentée comme la « première histoire de meurtre en série » à Chypre, une valise contenant un corps en état de décomposition et un bloc de béton a été repêchée dimanche dans le lac Rouge, au sud-ouest de Nicosie, a indiqué la police. L’identité de la victime doit encore être établie.
L’auteur présumé des meurtres, un militaire chypriote âgé de 35 ans dénommé Nicos Metaxas selon les médias locaux, avait été arrêté le 18 avril quatre jours après la découverte d’un premier corps. Il a avoué avoir tué cinq femmes et deux fillettes étrangères, selon des sources policières. Les victimes sont d’origine asiatique et roumaine, ont indiqué les médias locaux.
Le suspect a affirmé avoir jeté trois de ses victimes à Mitsero, dans le lac Rouge, une étendue d’eau très toxique, après avoir placé leur corps dans des valises. Les enquêteurs fouillent également le lac Memi, non loin de là, à Xyliantos, dans une région qui abritait jadis des mines, où pourrait se trouver le corps d’une des fillettes. « Notre objectif est de mener une enquête complète », a déclaré lundi le porte-parole de la police, Andreas Angelides. Quelque 250 témoignages ont déjà été recueillis, et la police a fait appel à des experts britanniques pour aider à l’enquête.
Taux de criminalité très faible
Depuis le 14 avril, les enquêteurs ont retrouvé les corps de quatre femmes qui travaillaient à Chypre comme employées de maison, ont indiqué des médias en précisant que le suspect avait avoué avoir tué quatre Philippines, dont une femme et sa fille, ainsi qu’une Roumaine et sa fille, et une femme qui pourrait être népalaise. L’affaire a choqué dans cette île très touristique où le taux de criminalité est relativement faible, et les forces de l’ordre ont été accusées de n’avoir pas réagi avec suffisamment de sérieux aux disparitions de ces femmes étrangères.
De nombreux immigrés d’Asie et de Roumanie travaillent à Chypre, notamment comme employés de maison ou dans l’agriculture. C’est un touriste allemand qui a découvert le premier cadavre alors qu’il prenait des photos d’un puits de mine de 150 mètres de profondeur. Le corps a été ramené à la surface après des pluies diluviennes.
Le président chypriote Nicos Anastasiades s’est dit « choqué » par ces « meurtres ».
LQ/AFP